Comment la stratégie gagnante du sportif peut devenir pour nous une stratégie de vie positive ? Thème autour duquel trois coaches, joueuses de golf de haut niveau, sont venues débattre devant un bel aréopage de Mid&Plus réunies pour les rencontrer au Golf de Saint-Nom-la-Bretèche dans les Yvelines.
Mettre en place des rituels
Anne Heinkélé, championne de France de golf par équipe 2008-2009, index 4.3, consultante et formatrice sur la performance, a tout d’abord rappelé que si le sport est synonyme de plaisir et de bien-être, c’est aussi un enjeu personnel générant stress et émotions pilotés par le mental. La compétition, univers du monde du sport et quotidien du sportif, force les joueurs à gérer la pression. Ce stress face aux enjeux personnels peut parfois, voire souvent, colorer en négatif les émotions (les fameux « Je ne vais pas y arriver » ou « Je ne suis pas assez forte » que nous connaissons bien…).
La routine, un des outils de la gestion du stress, que notre coach préfère nommer plus élégamment le rituel, permet au sportif de réduire son anxiété, de programmer dans sa tête des stratégies de réussite dans l’instant, de rester à un niveau optimal de concentration et de confiance et d’activer sa motivation (voir ci-dessous la vidéo très amusante du rituel de Keagan Bradley). Pendant leurs rituels (45 secondes environ), les sportifs fixent leur objectif (il doit être simple, clair et surtout réalisable et atteignable ; attention le cerveau ne peut pas enregistrer plus de 7 informations à la fois !). Cela leur permet de mettre en place une stratégie gagnante !
La pensée positive
Les clés mentales utilisées pendant le rituel se trouvent dans le dialogue interne, la visualisation et la respiration. Par exemple, à ce trou pour le moins difficile ci-contre, le joueur peut être tenté de penser « je ne vais pas pouvoir aller au drapeau sans tomber dans l’eau » ou « je ne dois pas aller dans l’eau ». Or, il convient justement de gommer de son vocabulaire les « ne… pas » et de positiver ! Le regard va droit au drapeau et non dans l’eau et il faut se dire : « je vais au drapeau en évitant l’eau ».
La pensée positive est donc essentielle dans ce dialogue interne. Plus elle l’est, plus nous allons mobiliser nos ressources pour réussir. Puis, il convient ensuite de visualiser son coup à l’aide d’images internes (on vise un point d’arrivée et la trajectoire pour l’atteindre) : dialogue positif et images sont indissociables. La respiration est enfin l’élément central de la gestion du stress. Quand on est sous pression, on respire superficiellement et tout en haut. Quand on est détendu, on respire profondément et ventralement. Une respiration calme amène la confiance et la concentration. L’oxygène est le carburant des muscles. L’inspiration ventrale permet de chasser le stress et la boule au ventre qui a pu se former… L’inspiration thoracique permet de jeter les épaules en arrière, bomber le torse, retrouver confiance en soi et… en imposer à son adversaire !
Les présentations qui ont suivi par Valérie Coquentin (one man show sur l’expérience du golf en compétition, son rituel, ses techniques) et Isabelle Morisson-Couderc (bel exemple de reconversion au féminin d’une avocate devenue juge-arbitre titulaire de Ligue et bientôt fédérale au golf), ainsi que les exercices sur le putting-green où les participantes, non initiées, débutantes ou joueuses confirmées ont pu mettre en pratique les conseils donnés plus tôt dans la matinée, sont venus compléter l’exposé d’Anne Heinkélé.
Et si nous appliquions dans notre vie de tous les jours, personnelle ou professionnelle, ces rituels du sportif ? La pensée positive (gommons une fois pour toutes les « ne… pas »), la visualisation claire de nos objectifs (les éclaircir avant d’avancer ou de changer de vie), la respiration ventrale ou thoracique pour chasser notre stress et s’affirmer.
Marie-Hélène Cossé
