Dépression : tout n’est pas que dans la tête !

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Fidèles lectrices de Mid, vos doses d’optimisme sont déjà tellement élevées que cet article vous semblera loin de votre réalité… Et pourtant ! La France est la championne de consommation d’antidépresseurs. La dépression touche 10% de la population, dont 2 fois plus de femmes et, contrairement aux idées reçues, elle ne se résume pas qu’à « la tête qui ne va pas bien ».

Attention aux molécules. Nous vivons une époque où dès que des difficultés d’adaptation se font sentir, des médicaments antidépresseurs (de type Seroplex) sont prescrits. Il est aussi courant de donner des benzodiazépines (de type Lexomil) pour de l’insomnie ou des petites déprimes passagères et ce même chez des jeunes enfants.

En effet, la dépression est toujours envisagée par le corps médical par son côté cerveau et la stratégie allopathique consiste à donner des molécules qui épargnent les niveaux de sérotonine dans le système nerveux, la sérotonine étant le messager chimique du bonheur. Ainsi, les idées noires et la mélancolie disparaissent momentanément, le temps pour la personne de faire un travail psycho-thérapeutique. Idéalement, une fois l’énergie retrouvée, un sevrage progressif du traitement est mis en place.

Or, il est parfois possible de faire de la prévention avant de donner ces molécules qui peuvent être particulièrement délétères sur le long terme, et notamment favoriser les pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

Une approche globale. En naturopathie, l’approche consiste à considérer l’individu comme un ensemble cohérent. Grâce à la popularisation des sujets sur l’intestin, nous savons aujourd’hui qu’il existe plus de neurones dans cette partie du tube digestif que dans le système nerveux central : 70% de notre sérotonine y est produite, ainsi que 50% de notre dopamine. Comment peut on donc envisager de guérir la dépression sans s’occuper de notre cerveau entérique, l’intestin ?

Traiter l’intestin. Les travaux des Docteurs Curtay et Donatini¹ ont fait énormément progresser la prise en charge des patients dépressifs en médecine dite globale. Une des causes à traiter en priorité est l’inflammation intestinale. À l’origine de cette inflammation est le plus souvent une alimentation non adaptée, trop riche en céréales transformées, sucres raffinés, produits issus de la pétrochimie et acides gras pro-inflammatoires, qui entraîne des déséquilibres de la flore intestinale, de la dysbiose, voire de la candidose et la production par le foie débordé de protéines pro-inflammatoires. L’intestin fragilisé ne synthétise pas suffisamment de sérotonine ni de dopamine. Conséquence : le moral et la motivation baissent, des douleurs apparaissent un peu partout, l’appétit est perturbé.

Par ailleurs, en hiver, le manque de lumière et la carence en vitamine D accentuent le déséquilibre entre les neurotransmetteurs et peut favoriser une bascule dans la dépression dite saisonnière.

Comment agir ?  Il convient de traiter l’inflammation intestinale et le manque de lumière en :

  • Adoptant une alimentation anti-inflammatoire : adieu produits industriels, céréales raffinées, sucres rajoutés, chocolats, bonbons, baguettes et pizzas surgelées, viennoiseries, glaces…
  • Consommant quotidiennement des légumes et fruits frais, des sardines et des maquereaux, des noix, de l’huile de colza, des lentilles.
  • Supprimant temporairement la viande rouge, la charcuterie, l’alcool et les fromages.
  • Consommant des aliments riches en probiotiques naturels comme le kéfir ou les yaourts K Phillus.
  • Comblant les carences en vitamine D (prendre 2000 UI/jour).
  • Complémentant en curcuma pour traiter l’inflammation et en L-Tyrosine associée à de la vitamine B pour booster les niveaux de dopamine et noradrénaline. Il est à noter que des plantes comme le griffonia et le safran agissent directement sur la synthèse de la sérotonine.

Il est indispensable de demander de l’aide à un professionnel, car certains patients ont réellement besoin de suivre un traitement allopathique en plus du traitement de fond proposé ici. Le protocole doit aussi inclure un travail thérapeutique sur les sources de plaisir et de motivation afin d’installer au quotidien et dans la durée un mental positif.

Marine Le Gouvello
Naturopathe, diplômée du CENATHO

¹Voir dossier complet. 

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