Coups de coeur de bibliothécaires (2)

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Trois bibliothécaires de l’association Culture et Bibliothèque Pour Tous nous font partager cette semaine les romans qu’elles ont aimés à glisser dans votre valise ou votre sac pour les vacances de février qui se profilent.

L’Arbre aux morts de Greg Iles
(Actes Sud Littérature Actes Noirs, janvier 2019, 976 pages, €27)

Greg Iles, avec l‘Arbre aux morts (2ème volet d’une trilogie), continue d’entraîner le lecteur dans l’histoire des États-Unis. Penn Cage tente de sauver son père Tom menacé de mort par les Aigles bicéphales, une bande radicale du Klu Klux Klan. Dans le même temps, Caitlin, sa fiancée, journaliste, se fait fort de lever le voile sur les meurtres commis, et non résolus, pendant la bataille des droits civiques, meurtres qui pourraient être liés à l’assassinat de JFK. L’auteur dose parfaitement une tension grimpant de page en page. C’est un roman foisonnant qui mobilise des personnages complexes. Une histoire menée tambour battant, dans un style vif et rapide.

Captivant, intense, haletant, ce deuxième tome d’une trilogie, se lit du même appétit que le 1er tome, Brasier Noir.

Le meurtre du commandeur d’Haruki Murakami
(Belfond, octobre 2018, 2 tomes)

Un portraitiste, le narrateur, quitté par sa femme, se réfugie dans la maison d’un illustre peintre, père d’un ami. Là, il espère trouver calme et sérénité. Mais quelques jours après, il découvre un tableau d’une étrange violence qui l’obsède jour après jour. Parallèlement, une succession d’événements inattendus vont le conduire dans une aventure entre rêve et réalité. Voyage initiatique, roman-fleuve mystérieux (en deux tomes) oscillant entre mythe et cultures japonaise et occidentale où peinture et musique tiennent une place prépondérante, Haruki Murakami brouille les frontières entre le réel et le surnaturel et offre un récit  étrange qui ne peut que surprendre.

Un roman dans la continuité de l’auteur qui projette le lecteur dans des univers parallèles et envoûtant. Fascinant !

La papeterie de Tsubaki d’Ogawa Ito
(Éditions Philippe Picquier, août 2018)

À Kamakura, une jeune japonaise reprend la papeterie familiale du quartier. À la suite de sa grand-mère qui  lui a transmis le métier d’écrivain public, Hakoto va exercer avec talent et bonheur cet art qui requiert une grande maîtrise du geste, de la pensée et du souffle. Âme limpide et subtile, elle sait traduire au plus juste les émotions que la parole est inapte à exprimer. Elle choisit minutieusement la nature de l’encre, du papier et de la calligraphie, la signification du timbre, en fonction de la nature du message à transmettre. Un rituel bien établi veut qu’elle n’appose le sceau final qu’après avoir déposé la lettre sur l’autel zen durant une nuit.

La place des objets, la couleur du ciel, les odeurs et les saveurs , tout est important. La politesse et le respect sont d’usage. Et  lorsque s’invite le raffinement culinaire, que la jeune femme partage avec le voisinage,  le bonheur est à portée de main.

Olga de Bernhard Schlink
(Gallimard, janvier 2019)

L’histoire se déroule à la fin du XIXe siècle dans l’est de l’empire allemand. (Poméranie). Olga est une œuvre en trois actes dans laquelle des voix différentes se succèdent : celle du narrateur qui décrit la vie d’Olga et sa passion pour Herbert, celle de Ferdinand, un ami d’Olga à qui elle se confie, enfin les lettres qu’elle a écrit tous les jours à Herbert. Elle appartenait à cette génération de femmes qui étaient contraintes de vivre au-dessous de leurs capacités, et qui durent se battre contre cette discrimination, ne serait-ce qu’en transmettant à leurs petits-enfants une image plus juste des hommes et des femmes.

En 1995, Bernhard Schlink a publié The reader, best-seller planétaire qui fut adapté au cinéma en 2009. En lisant Olga, je ne peux m’empêcher de les comparer. Ils racontent tous deux un amour ayant l’histoire allemande en toile de fond. Dans The reader, un adolescent de la génération de l’après-guerre devient l’amant d’Hannah, une femme plus âgée, qui participa aux crimes du national-socialisme quand Olga relate dans un XIXe siècle finissant l’amour entre un jeune homme sous l’empire des chimères de son époque et une jeune femme bravant les contraintes du temps.

Béatrice, Florence et Monique

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