Dolce Vita ? Andiamo !

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L’exposition Dolce Vita ? ne vous méprenez pas, n’est pas une balade en Vespa en compagnie de Mastroianni : le Musée d’Orsay nous invite à découvrir les décennies entre 1900 et 1940 où « malgré la situation politique, l’Italie montre à travers plusieurs mouvements artistiques une créativité sans limite, une créativité même joyeuse ». Au Musée d’Orsay, en ce printemps, les expositions foisonnent. Dans la jungle d’une signalétique un peu confuse, direction le cinquième étage, juste à côté de la Galerie des Impressionnistes pour une immersion dans cette créativité transalpine !

Alors que l’Europe est au bord du chaos, les créateurs italiens affichent en ce début du XXe siècle étrangement un « optimisme paradoxal ». Issus d’une grande tradition artisanale et artistique, les arts décoratifs de cette période troublée vont être le reflet « du désir de progrès d’une nation venant de trouver son unité » et vont poser les bases de ce que sera le futur design italien.

Le parcours de l’exposition est chronologique, très pédagogique. Un petit cours d’Histoire cela ne peut pas faire de mal. Arts décoratifs et arts plastiques se répondent : mobilier, sculpture, peinture, objets mais malheureusement très peu d’évocations de l’architecture de l’époque. Développant leur propre vision moderniste, les artistes italiens collaborent alors avec les plus grands artisans ébénistes, céramistes ou maîtres verriers du pays. Le Stile Liberty (l’équivalent de l’Art Nouveau en France), futurisme, courant Métaphysique, Novecento, abstraction et rationalisme se succèdent jusqu’au design industriel… et l’arrivée des bruits de bottes du pouvoir mussolinien. Comme quoi totalitarisme et art n’ont jamais fait bon ménage.

Parmi les centaines de pièces présentées, dont certaines rarement exposées, voire jamais, Mid&Plus a retenu particulièrement :
– les meubles de Carlo Bugatti (bois et parchemin),
– Mille et une nuits de Zecchin, huile et or sur toile, d’inspiration byzantine et aussi de la Sécession viennoise (photo de une),
– dans la belle salle rouge du Futurisme, apologie du progrès et de la vitesse, les œuvres de Severini,
– Plongée dans la ville, tableau vertigineux de Crali,
– les céramiques colorées d’Albisola,
– le célèbre et inquiétant profil continu de Mussolini Dux de Bertelli,
– les portraits de Felice Casaroti : celui d’Une femme (L’attente), ou ceux d’Ubaldo Oppi,
– La simplissime Lampe Bilia de Gio Ponti ou le facétieux fauteuil télésiège d’Albini,
– Donghi qui nous accueille avec ses clowns graves et figés mais aussi auteur, en fin de parcours, du Portrait équestre du Duce…
Le point d’interrogation qui ponctue l’intitulé de l’exposition prend alors tout son sens.

Christine Fleurot

*Beatrice Avanzi, une des commissaires de l’exposition d’Orsay.
Dolce vita ? Du Liberty au design italien (1900-1940) Musée d’Orsay jusqu’au 13 septembre 2015.

Pour prolonger cette journée particulière à l’italienne, au sein du musée et au même étage, pause au Café Campana, dessiné par les frères Campana, célèbres designer brésiliens, « dans un univers onirico-aquatique », pour déguster une assiette de penne rigate au speck et un minestrone de fruits frais  (choix de salades, woks et pâtisseries). N’oubliez pas de jeter un coup d’œil sur la terrasse avant de partir pour la vue fabuleuse sur la Seine !
Du mardi au dimanche de 10h30 à 17h, et le jeudi de 11h à 21h.
Autre adresse 100% italienne à quelques pas du Musée, si le temps le permet, Mozza & Co., mobile trattoria (plus joli que food truck !) située sur les nouvelles Berges de Seine piétonnes de la Rive Gauche pour déguster en extérieur mozzarella, focaccia, tiramisu et panna cotta.

Sur les berges en contrebas du 11 quai Anatole France, 75007. Du lundi au jeudi 10h à 22h, le vendredi et samedi 10h à 00h00, le dimanche 10h à 22h. www.mozzaandco.it/

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