Collection Chtchoukine : Mid&Plus s’expose

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Devant le succès de l’exposition du collectionneur russe présentée à la Fondation Vuitton (plus de 600.000 visiteurs en dix semaines), celle-ci va être prolongée jusqu’au 5 mars 2017. N’hésitez pas, réservez-vos billets ! Mutine, l’équipe de Mid&Plus vous avoue avec quels tableaux sous le bras elle serait bien repartie…

Une grande partie de la collection unique des chefs-d’œuvre français de l’art moderne constituée par Sergueï Chtchoukine¹ est réunie pour la première fois à Paris depuis sa confiscation par Lénine en 1918 et son partage en 1948 entre le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et le musée Pouchkine à Moscou. Pas moins de 130 tableaux sont présentés aux côtés de 30 œuvres d’avant-garde russe (Malevitch, Tatline, Gontcharova), 29 Picasso, 22 Matisse (qui composa spécialement pour lui la Danse commandée pour son escalier, malheureusement absente de l’exposition³), 12 Gauguin, des Cézanne, Manet, Monet ou Van Gogh. Les tableaux lumineux de cette incroyable collection danseront dans nos yeux longtemps après avoir eu le privilège de les contempler !

©Vladimir Tatline Nu - Marie-Hélène Cossé

 

◊  Le choix de Marie-Hélène Cossé :
Vladimir Tatline –Nu (1913)
Galerie Nationale Tréliakov- Moscou.

« Tableau des jeunes années, je tombe en arrêt devant ce nu dont les courbes, les contours sombres en contraste avec les aplats colorés et décoratifs, sont une belle synthèse de la tradition russe et de l’avant-garde française. Les formes pleines, la volupté et la simplicité de cette femme nue m’émeuvent. Magnifique éloge à la féminité ! »

◊ Le choix de Vicky Sommet :
Claude Monet –La dame en blanc au jardin, (1867).
Musée de l’Ermitage-Saint-Pétersbourg.

« Je suis « tombée » en admiration devant la finesse de cette toile « Dame au jardin » et l’impression de mystère qui s’en dégage. On voit bien que la femme regarde fixement le buisson de fleurs rouges. Pourquoi ? Parce que, dans une première version, le tableau, qui représente le jardin de sa tante, montrait un homme qui lui faisait face. Mais il a par la suite été effacé et ne reste que cette femme de dos qui regarde… Je ne sais quoi mais qui laisse mon imagination libre de s’égarer ! »

©Monet - Fondation Louis Vuitton - Vicky Sommet

◊ Le choix de Brigitte Leca :
Édouard Vuillard- Intérieur-Relais à Villeneuve/Yonne, (1899).
Musée de l’Ermitage-Saint-Pétersbourg.

« J’ai été éblouie par la série de  Matisse, très forte, avec ses couleurs qui explosent et puis soudain, contraste… ce Vuillard aux couleurs passées, fanées m’a semblé exquis. J’ai plongé immédiatement dans cet univers feutré, je me suis sentie inspirée, comme si j’étais arrivée chez moi… au coin du feu

◊ Le choix d’Anne-Claire Gagnon :
Claude Monet –Lilas au soleil, (1872).
Musée Pouchkine- Moscou.

« C’est lui qui m’a regardée, comme souvent avec les tableaux que j’aime. Sa lumière était éblouissante, alors qu’il était au fond de la salle. Mais d’instinct je voulais aller m’asseoir au pied de ce bosquet de lilas, le même très exactement que celui du jardin de mon père. Dans un format modeste (qui tiendrait dans un sac à main…), Monet y met tout l’éclat du premier soleil printanier ».


◊ Le choix de Christine Fleurot :
Pablo PicassoLe garçon au chien, (1905)
Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg

« Finalement j’ai raccroché Étude pour l’Amitié pour lui préférer cette gouache sur carton issue de la brève Période rose de Picasso. Cette confiance affichée qui lie ces deux compagnons de misère, ce chien perdu sans collier et ce jeune va-nu-pied m’a intriguée. Regard dans la même direction, caresse complice, profil gracile, légèreté du trait proche d’un dessin Renaissance, harmonie chromatique, mélancolie… Le temps éphémère et fragile de l’innocence capté magistralement. »

 

¹Chtchoukine, fils de riche industriel textile né en 1854 à Moscou, mort à 81 ans à Paris, homme bègue sans grâce particulière, accumula entre 1898 et 1914 ces trésors de l’avant-garde occidentale grâce à son oeil et sa curiosité.
³La présentation télévisuelle originale du début de l’exposition pousse chacune et chacun à rechercher ce tableau de salle en salle, pour apprendre sous le toit de la Fondation que la toile originale ne supporte aucun voyage…

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