Débranche ! Ce mental envahissant…

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En société, ils se sentent différents, pensent trop, vivent dans un doute permanent et sont malheureux car ils peinent à sourire de ce qui est drôle, à écouter attentivement ce qui est intéressant et à apprécier ce qui comble les autres. Comme si être intelligents les faisait souffrir ! Quelles réponses pour ceux et celles qu’on appelle les surefficients, surdoués ou encore… zèbres ?

Entre idéalisme et lucidité

Pour elles, tout pose question ! Mais comment s’en poser moins quand on ne supporte pas l’imperfection du monde, quand une intuition aiguisée perçoit les défauts, quand un foisonnement d’idées met à mal la concentration ? Considérés à tort comme négligents ou « dysfonctionnants », ils ne rentrent tout simplement pas dans le moule. Sensibles plutôt qu’hyperactifs, émotifs plutôt que dyslexiques, ou affectifs plutôt que révoltés, ces « surefficients » mentaux ont du mal à trouver leur place dans une société qui n’arrive pas à les cerner. Et ça commence dès l’école où on les appelle souvent à tort des surdoués parce qu’ils ont un cerveau droit dominant. Souvent aussi surnommés Zèbres parce que cet animal est atypique et sait se fondre dans le paysage.

Des personnes encombrées

ADSL ou haut débit sont des termes qui leur conviendraient bien ! Trop penser équivaut à avoir les 5 sens dotés d’une acuité exceptionnelle et être en alerte permanente pour reconnaître une musique à partir de trois notes ou le parfum d’un ingrédient qui compose un plat. Avec un regard perçant, aucun détail ne leur échappe et elles sont capables d’entendre plusieurs conversations à la fois, la radio et des sons venus de l’extérieur. Je dois dire que cela me fut très utile pour exercer le métier d’interprète ou de parler en radio tout en écoutant mes collaborateurs… Regroupés sous le terme d’hyperesthésie, celle-ci peut être gustative, visuelle, olfactive ou auditive.

Tout en intensité

Percevoir les couleurs et noter les détails, avoir vite les larmes aux yeux quand le spectacle est triste, se sentir coupable quand une catastrophe agite le monde, ces hypersensibles ont une mauvaise image d’eux-mêmes car ils sont mal compris et peut-être mal aimés. Ils ont une grande envie de correspondre aux attentes des autres surtout dans la sphère professionnelle mais ne peuvent s’empêcher de critiquer ce qui est injuste et mal dirigé. Ces décrochages inopinés surviennent aussi dans un cercle amical où les conversations leur paraissent insipides avec une seule envie, partir pour échapper à l’ennui. Cette hyperempathie en fait des êtres bienveillants mais les rend méfiants quand les trahisons sont manifestes. Impossible de rester sereins si l’entourage est triste, ils pratiquent la télépathie sans même le savoir, en devinant l’état émotionnel des autres.

Heureusement, il existe quelques réponses : se nourrir d’apprentissage nouveaux, faire du sport, vivre en léger surmenage, avec un rythme soutenu, exploiter sa créativité, la première raison du choix professionnel et ne pas avoir honte d’être un rêveur et un réaliste, tout en développant un sens critique très constructif. En conclusion, peu importe la différence, il faut apprendre à accepter son cerveau bouillonnant et à devenir parfait dans son imperfection !

Vicky Sommet

« Je pense trop » de Christel Petitcollin aux éditions Guy Trédaniel (2010)

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