Bérangère Latronche, fleuriste parisienne

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Lorsque l’occasion s’est présentée de changer de métier, Bérangère Latronche n’a pas hésité, elle est devenue fleuriste, vieux rêve qu’elle portait en elle depuis longtemps. Elle a suivi une formation où elle a acquis les techniques de la décoration florale et, après plusieurs stages effectués en boutique ou en atelier, elle s’est lancée.

La composition florale. « Ce qui me plaît, c’est d’utiliser les fleurs et les végétaux, les écorces, les feuillages et de les détourner en les utilisant de manière originale. Je ne me limite pas au bouquet et je monte des structures pour accrocher des fleurs. Je réalise des créations personnalisées en fonction des souhaits de mes clients ou des précisions qu’ils m’ont données sur la  personne à qui ces fleurs sont destinées et, bien entendu aussi, en fonction de leur budget. Je m’exprime ainsi pleinement, mais la composition florale une fois terminée me ressemble-t-elle ou pas ? Ceux qui me connaissent bien le confirment ».

Les fleurs ont une histoire. Apprendre à assembler des fleurs c’est une chose, les connaître et les choisir en est une autre. Bérangère a ses préférences : « J’aime bien les pivoines, mais elles ont une saison très courte. Et lorsque je voyage, je regarde les fleurs partout où je me trouve. Je vais sur les marchés locaux, je regarde comment elles sont travaillées, en Asie en particulier où le choix est immense et où elles sont utilisées dans les rites religieux. C’est à la fois intéressant à comprendre et joli à voir. Je vais aussi voir des producteurs en Afrique, au Togo par exemple, où j’ai visité des plantations de fleurs que je retrouve après au marché de Rungis. Et elles n’ont rien à voir avec les usines à fleurs telles qu’on les rencontre aux Pays-Bas ».

Cueillir ses fleurs au marché. Bérangère Latronche, comme pour les métiers de bouche, va au marché. À chaque commande, elle se rend à Rungis, au minimum une fois par semaine, pour livrer les clients des hôtels qu’elle fleurit régulièrement. Car, elle ne travaille que sur commande, un choix difficile mais qui lui permet de rester indépendante et de répondre au mieux à une clientèle exigeante.

« Au marché, je choisis mes fleurs en fonction des créations que je vais réaliser, par exemple pour un hôtel comme Montmartre Mon Amour qui est entièrement décoré autour des couples mythiques de la littérature française et qui ne veut que des roses rouges, j’ai toute liberté pour la composition florale… mais avec des roses ».

Fleuriste, un métier comme les autres. Monter une entreprise de fleuriste, c’est une tâche difficile et souvent ingrate. Car, au-delà du plaisir de travailler les fleurs, il faut aussi connaître la comptabilité, la démarche commerciale, créer ses cartes de visite, un site Internet, tout ce que Bérangère Latronche a réalisé seule. Avec une difficulté supplémentaire, savoir se vendre et surtout savoir vendre son savoir-faire. « Quand on est dans la création, c’est toujours difficile de parler de soi et de son travail. Heureusement, j’ai fait des rencontres agréables, reçu la plupart du temps un bon accueil mais encore faut-il être en contact avec les bonnes personnes et le mail n’est pas la réponse à toutes mes recherches de clientèle. Au final, c’est le réseau que l’on a tissé qui donne les meilleurs résultats, rien ne vaut le bouche à oreille ! Avec un site bien référencé et de jolies photos, Internet remplace aujourd’hui la vitrine de la boutique ».

Le printemps revient…  Et avec lui, les fleurs en grand nombre qui vont égayer nos intérieurs. Après les roses présentes toute l’année, avec ou sans parfum, de nouvelles fleurs arrivent comme les renoncules ou les pivoines. Après trois années de tâtonnement, Bérangère est arrivée là où elle voulait être, même si financièrement, elle n’y trouve pas encore son compte. Si les garçons rêvent de « faire » pompier ou pilote d’avion, les filles de devenir maîtresse ou princesse, Bérangère a réalisé ce qu’elle s’était promis, être fleuriste. Il suffisait donc d’y croire !

Vicky Sommet

www.beflowers.fr

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