Dominique de Margerie, « salonnière » du XXIe siècle

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Madeleine de Scudery, Madame de Staël, Madame Récamier, la Comtesse Greffulhe… Depuis le XVIIème, les femmes animent avec talent les salons littéraires. Bonne nouvelle, la fécondité intellectuelle issue de ce cadre informel n’a pas disparu… En l’an de grâce 2018, Dominique de Margerie reprend le flambeau !

Une vie autour des mots

Dans sa première vie, et pour ne pas contrarier la tradition familiale, Dominique suit des études de droit, mais très vite, au gré des nombreuses grèves à la « Fac » de Nanterre de l’époque, elle bifurque vers la graphologie. Première pierre dans l’univers des mots. Le tourbillon de la vie l’emmène aux quatre coins de la planète à la suite de son époux mais partout, cette femme curieuse et insatiable laisse sa trace : une participation au « Pomme d’Api » chinois à Hong Kong, la gestion du courrier des enfants chez Bayard Presse de passage à Paris…

« On oublie ce qu’était le temps sans ordinateur. Je n’ai jamais aimé l’école, mais j’ai toujours adoré lire et écrire. J’aime particulièrement le contact avec les jeunes. J’ai envie de redonner à cette génération, que je connais bien, l’envie de découvrir la beauté d’un texte, de s’approprier les œuvres ! »

Basée pour quelques temps en Suisse, ses quatre enfants sous le bras, tout en rédigeant des « Que sais-je ? » à l’usage des jeunes, elle boucle une formation de grapho-thérapeute qui lui permet de rééduquer l’écriture d’enfants, d’adolescents, en déficit intellectuel ou moteur qui peinent à écrire. De retour en France, Dominique continue à accompagner, faire grandir, aider les jeunes dans différents contextes, chaque fois que cela est possible.

Salon littéraire à reprendre

Et justement les œuvres s’invitent dans sa « deuxième » vie. En septembre 2017, Dominique apprend que le salon littéraire animé depuis dix ans par le talentueux Xavier Fauche à Saint-Cloud, va fermer ses portes. Sa décision est prise instantanément : c’est pour elle ! Entraînant son beau-frère et homonyme dans l’aventure, elle se lance avec comme seules armes, une bonne dose d’inconscience et une envie chevillée au corps de partager leur amour de la littérature. La recherche d’auteurs commence au gré des rencontres et des salons du livre et l’agenda se remplit au rythme d’un salon mensuel. La première à « essuyer les plâtres », le 30 janvier 2018, est Alice Ferney pour son dernier livre paru chez Actes Sud, Les Bourgeois : elle répond à l’invitation « avec beaucoup de gentillesse et d’élégance ».

« J’apprécie l’ambiance chaleureuse et particulière qui règne dans un salon, le fait que cela se passe chez quelqu’un, le timing (deux heures en début de soirée) et le lien qui se crée avec l’auteur. Cela donne une intimité et des soirées simples et uniques. »

D’autres auteurs suivront, Philippe Jaenada¹Jean-René Van der Plaesten², Jean-Philippe Postel³, sans oublier de boucler la boucle : amener les jeunes à la lecture, leur donner envie en invitant un des leurs, François-Régis de Guenyveau, 28 ans et son premier roman Un dissident.

Mission accomplie avec une fréquentation au-delà de toutes les prévisions puisque les Dominique ont dû refuser du monde. Les salons littéraires ne sont pas morts !

Agnès Brunel-Averseng

¹La Serpe, prix Fémina 2017.
²La Nostalgie de l’Honneur, prix Interallié 2017.
³L’affaire Arnolfini.

Salon littéraire, chez Dominique de Margerie, Saint Cloud (92). d.demargerie@gmail.com
Inscription annuelle : €10 (€15 pour deux). Participation par rencontre : €5.

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