Femmes de réseaux

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Les réseaux ont longtemps été réservés aux hommes, puis les femmes en activité occupant des postes à responsabilité ont décidé de créer les leurs afin de renforcer leur place et leur visibilité, encourager leur influence dans le monde professionnel. Ce sont avant tout des lieux d’échange et de partage d’expériences où il est possible de s’exprimer et de faire bouger les lignes. Mid&Plus a rencontré trois femmes qui comptent et agissent dans ces cercles d’influences.

Marianne de Souza, Vice-Présidente en charge du Développement International de Féminin Pluriel (FP),
Patricia Chapelotte, Fondatrice et Présidente de Génération Femmes d’Influence (GFI),
Isabelle Blin, Présidente de Supplément d’Elles (SDE).

« Nous savons qu’ensemble nous pouvons faire plus et mieux. »

♦ Depuis quand existe votre réseau ?
FP a été créé en 1992 par trois entrepreneuses, Béatrice Lanson-Vilat, Capucine de Fouquières et Sophie de Menthon se heurtant aux difficultés que rencontrent les femmes pour réussir. Elles ont pensé les réunir pour les aider à trouver leur place dans la société et dans le monde professionnel.
GFI a été créé par mes soins en 2011 (Patricia Chapelotte, présidente d’Albera Conseil, agence de communication d’influence) souhaitant réunir des femmes entrepreneures (elles ne représentent que 30%…) afin de leur permettre de se rencontrer, mais aussi de côtoyer des intervenants qu’elles n’auraient pas pu rencontrer seules, faute de temps ou d’opportunité.
SDE a été créé en 1998 par Eliane Moyet-Laffon, chasseuse de tête, sous le nom d’HRM Women, au motif qu’elle ne trouvait que des candidats et pas de candidates… Le nom fut changé plus tard pour en moderniser l’image. J’en suis la cinquième présidente, en poste depuis 2011 (Isabelle Blin).

♦ Combien de membres compte votre club ?
FP : Chaque club ne dépasse pas la centaine de membres. Nous ne cherchons pas à grandir et préférons rester à une échelle humaine pour des échanges plus soutenus. Nos membres sont cheffes d’entreprise, cadres supérieurs, médecins, avocates, artistes, écrivains.
GFI : 70 membres environ, dont l’âge moyen se situe vers 45/50 ans. Les femmes aiment se réunir en nombre restreint (20-25) afin de pouvoir s’exprimer.
SDE : 300 membres environ. Le réseau réunit des femmes de formation supérieure aux compétences complémentaires, dirigeantes d’entreprise et entrepreneures de tous horizons et tous secteurs économiques. Les avocates y sont beaucoup représentées.

♦ Pourquoi ce nom ?
-FP
 : C’est le titre d‘un livre de Benoîte Groult. Ce nom est très apprécié parce qu’il est complet et qu’il incarne exactement ce que nous sommes, à tel point qu’il a aussi été adopté par d’autres enseignes, des marques de chaussures, des instituts de massage….
GFI : Rassembler une génération de femmes influentes se consacrant à l’entreprise.
SDE : Un supplément, un petit plus pour les femmes.

♦ Quels types de rencontres proposez-vous ?
-FP
 : Des déjeuners, dîners, visites de musées, conférences et chaque année un congrès (le prochain célèbrera notre 25e anniversaire en mars 2017).
GFI : Petits-déjeuners (4 ou 5 par an) ou déjeuners (10 par an) autour d’un(e) invité(e), des soirées souvent autour de dégustation de vin. Nous avons organisé cette année une visite de Rungis à 4h00 du matin !
SDE : Un petit-déjeuner mensuel autour d’une invitée (en 2016 par exemple Chantal Jouanno, Christine Bargain, Michèle Fitoussi), un summer cocktail, une Xmas party. Nous sommes présentes au Forum de la Mixité, celui d’ElleActive et au Global Summit Women qui se tient une fois par an dans une capitale différente.

♦ La différence avec les autres réseaux ?
-FP
 : Nous recrutons des femmes jeunes avec des métiers différents pour éviter la compétition et privilégions les mêmes profils pour créer des relations amicales, locales et internationales. Nous avons un plus, le volet caritatif, puisque nous reversons à la fin de chaque année le budget restant et nous menons des actions de soutien moral, loin du monde des affaires. Notre devise n’est-elle pas « Femmes de tête, de cœur et d’action » ! Mais surtout nous exportons notre concept depuis 2011 en région et 2012 à l’international et nous sommes maintenant entre 18 et 20 clubs¹.
GFI : J’ai monté il y a 3 ans le Prix de la Femme d’Influence qui récompense chaque année 5 femmes (une femme politique confirmée et une femme espoir, une femme économique confirmée et une femme espoir, une femme coup de cœur), une belle occasion de saluer le parcours de femmes d’exception ! Cette année la cérémonie de remise des prix a réuni plus de 300 invités du monde politique, économique et médiatique. Lire notre article.
SDE : Tout d’abord le maître mot de notre réseau est convivialité, respect et empathie. Nous avons œuvré dans le cadre de la COP21 avec d’autres réseaux de femmes² pour lancer un appel en décembre 2015 afin d’interpeller les décideurs sur l’urgence de mettre en œuvre une gestion sanitaire adaptée aux enjeux de changement climatique. Cette année nous avons participé dans le cadre de la COP22 au lancement d’un Livre Blanc « Femmes, santé, climat ». Lire notre article.

♦ Demain ?
FP : Après la France, l’Europe, l’Amérique et le Moyen-Orient, notre projet est de pouvoir ouvrir des clubs sur le continent africain pour initier de nouveaux partenariats avec des femmes d’Afrique francophone et anglophone pour mieux consolider la place de la femme dans des cultures où travailler et vivre de manière indépendante ne s’est pas toujours fait dans la facilité.
GFI : La cause des femmes ne sera gagnée que si les hommes marchent avec nous. J’aimerais faire rentrer des hommes dans le club qui seraient des ambassadeurs de la cause. Je souhaite aussi ouvrir à des invitées à l’international, notamment en Afrique.
SDE : Il faut continuer à être actives, innovantes, inviter des femmes inspirantes et connues, faire bouger les choses, donner envie aux nouvelles générations. Nous serons présentes à la COP23 à Bonn afin de poursuivre notre action commencée en 2015.

Nous n’avons cité ici que trois réseaux parisiens, apolitiques et aconfessionnels, mais il en existe de nombreux dans la capitale et en province, où les femmes aiment à se retrouver pour échanger, faire du lobbying, rencontrer des femmes modèles, s’entraider, s’enrichir. Depuis la création du Women’s Forum en 2006, plus de 400 initiatives sont aujourd’hui recensées en France. Avant de s’inscrire n’hésitez à vous informer et même à assister à une réunion afin de voir si vous partagez bien les mêmes valeurs et les mêmes ambitions que les autres femmes présentes. Chaque réseau à son propre règlement (marrainage ou non, droits d’entrée généralement modiques…).  Une activité pas si chronophage que cela : une réunion mensuelle, un petit-déjeuner, une conférence… Alors, tissez Mesdames !

Marie-Hélène Cossé et Vicky Sommet

¹Bruxelles, Côte d’Azur, Montpellier, le Nord et la Côte basque, Londres, Luxembourg, Genève, Hambourg, l’Italie et l’Espagne, Beyrouth, Amsterdam, Dubaï-Abou Dhabi, et aux USA, Los Angeles et/ou New-York.
²Femmes & Développement Durable, Femmes, Débats & Société.

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