Édéenne, joaillière de l’imaginaire

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Rencontrer Edéenne, c’est avant tout plonger au cœur du beau et de l’imaginaire et contempler ses créations comme des œuvres d’art. C’est à la fois le récit du parcours hors norme d’une incroyable créatrice et celui de chaque pièce unique qu’elle dessine en s’inspirant de la vie de celle qui va la porter.

Une Québecoise à Paris. Après une formation en sciences physiques, puis des études en art contemporain et en histoire de l’art au Canada, Édéenne craque son premier rêve en venant rédiger sa thèse sur le lien entre art et cinéma en France, là où elle rencontre le père de ses deux enfants. Elle se marie, travaille dans l’industrie du film avant de s’intéresser avant l’heure à l’immense pouvoir d’Internet et d’y gagner de l’argent avant de tout perdre à la quarantaine : job, euros et mari…

Une plongée révélatrice. Un ami lui propose un jour de l’initier à la plongée et l’emmène faire son baptême dans une rivière qui alimente le Lac Majeur après une descente pédestre de 50 mètres le long d’une falaise et un saut à une profondeur de 20 mètres. Édéenne assure, mais remonte trop vite en surface. Il faut replonger immédiatement pour éviter tout incident de décompression. La courageuse voit soudain un rayon de soleil surgir de derrière un arbre et transpercer l’eau métamorphosant les pierres du fond en un arc-en-ciel. Édéenne pense alors : « C’est un signe, je serai joaillière ! » De retour à Paris, elle boucle sa formation en cinq mois, s’installe rue de la Paix et décide de se rebaptiser dans son métier comme à la ville. Elle choisit le prénom de sa grand-mère¹, un nom unique pour des pièces uniques : Édéenne. Elle a 45 ans, la belle aventure commence !

Le miroir d’une vie. À chaque personne, homme ou femme², venue lui commander un bijou, Édéenne commence par accorder deux ou trois heures d’écoute afin de se faire raconter la vie et la genèse de l’envie de l’heureuse destinataire. Puis elle transforme l’histoire ainsi confiée en une pièce de haute joaillerie unique, reflétant les émotions de celle qui la porte tel un miroir, une nouvelle forme de portrait en quelque sorte. Interpréter, transmettre, émerveiller, tels sont les vœux de la créatrice surtout connue pour ses bijoux articulés et transformables. Et puis fini les bagues qui ternissent au fond d’un coffre ou d’un écrin ! Ici le bijou, s’il n’est pas porté, se regarde, posé sur son socle mauve -couleur Édéenne-,  coiffé d’un cube de verre à l’instar d’une œuvre d’art.

©Edéenne - Mid&Plus« Faire un bijou c’est avant tout créer du lien : il se crée une première fois quand j’écoute la vie de celui ou celle venu me voir, une deuxième fois quand je transforme ce que j’ai entendu de sa vie, une troisième fois lorsque la femme qui porte son bijou raconte son histoire. Je ne suis pas qu’une joaillière, je suis comme un sculpteur, je veux montrer que l’imaginaire et le travail qu’on peut accomplir sont sans limite ».
Chevalière Empire, une de ses premières réalisations

Aujourd’hui, Édéenne donne des conférences à travers la planète pour témoigner de son travail et de sa réussite dans un milieu d’hommes où les femmes sont rares, encore moins canadiennes… « Je me suis longtemps sentie comme un usurpateur. »  Demain ? « Avoir un deuxième studio de création à Londres puis dans cinq autres endroits dans le monde pour essaimer. » Une légende est née rue de la Paix ? Nous, on est tombé en amour !

Marie-Hélène Cossé

Édéenne, 10 rue de la Paix, 75002 Paris, Tél. 09 83 27 22 23, brigitte@edeenne.com

¹Pour ses 50 ans, Édéenne décide d’inviter 100 personnes à qui elle fait le speech suivant : « La vie est un voyage. Certaines amitiés durent 3 minutes, d’autres 3 heures, d’autres encore 3 ans ou 30 ans, mais chacune a son importance. Je suis arrivée à Paris sans personne et aujourd’hui j’ai cent personnes. À compter de ce jour, vous allez oublier mon nom pour toujours, je m’appellerai dorénavant Édéenne. »
²La moitié des clients sont des hommes, l’autre moitié des femmes qui ne veulent pas attendre qu’on leur offre un bijou et préfèrent se l’offrir elles-mêmes. La moitié des clients achètent des bijoux déjà réalisés, les autres sur commande. La réalisation peut prendre entre un mois et… un an selon la difficulté.

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