Myriam Bincaille, femme d’initiatives

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Avec pour credo la réussite, le développement, l’éducation et la formation, Myriam Bincaille, déléguée générale du Fonds Suez Initiatives, s’engage en faveur des femmes et des jeunes à travers le monde.

Objectif terre

Parlant français, anglais et arabe, et après des études de géographie physique parce qu’elle était fascinée par ces sols qui mettent des millions d’années à se former et qui, à la moindre secousse, s’érodent, Myriam Bincaille, s’est tournée vers la FAO pour son premier emploi. Lutter contre la désertification du Nord de l’Afrique et des pays arabes ou défendre des programmes d’aide au niveau mondial, elle a réussi à se faire accepter dans un milieu essentiellement masculin. Puis, intégrée au groupe Suez, elle a occupé diverses fonctions, la recherche, l’innovation l’environnement, la communication technique ou le networking et, depuis 2011, elle met ses acquis au service des projets de développement.

« J’ai développé un militantisme pour aider les femmes, après avoir réfléchi à leur place dans l’entreprise, et notamment lancé cinq groupes de femmes dans le programme « Empowerment » du Fonds pour que chaque femme accepte d’être formatrice dans un groupe et que chacune forme à son tour un autre groupe. Comme au Maroc où celles qui occupent des postes de cadre se sont battues pour y parvenir. Il faut les aider à s’insérer, à être considérées avec dignité et à gagner leur autonomie. »

Apprendre en marchant !

Pour Myriam, les femmes doivent savoir exprimer leurs besoins comme en Inde par exemple. « Avec une retenue d’eau fluviale, on a enseigné aux femmes à utiliser le goutte-à- goutte pour irriguer les jardins et planter des arbres fruitiers. Ensuite, on leur a conseillé de faire des confitures mais l’Indien n’aime pas le sucre et ce fut un fiasco. Alors elles se sont enhardies à demander à faire du chutney, confiture sucrée-salée, et le succès était au rendez-vous. Et si au début, elles arrivaient le visage voilé, après, le visage découvert, elles parlementaient, même sous le regard réprobateur des hommes qui voyaient leurs femmes s’émanciper ».

Réseaux de femmes

Déjà très active lors de la création des premiers réseaux, Myriam s’est engagée, parce qu’entre femmes, la parole se libère plus facilement. Elle apprécie aussi la bienveillance qui règne et qui permet d’effacer ses doutes, de rejeter le sentiment de culpabilité et d’atteindre le fameux « plafond de verre » qu’elle délaisse au profit du « plancher qui colle ». Mais exclure les hommes n’est pas la bonne solution si on veut avancer ensemble et créer une société harmonieuse.

« J’ai fait un bilan de l’aide apportée, 3 millions de personnes ont eu accès à l’eau, à l’assainissement et à la gestion des déchets et plus de 60.000 enfants ont été déchargés de la corvée d’eau et scolarisés, dont la moitié de filles ».

Avec des projets futurs qui favoriseront la cohésion sociale de personnes déracinées en France, les initiatives encore à développer ne manquent pas. Et l’énergie de Myriam au service des plus vulnérables ne faiblit pas !

Vicky Sommet

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