De nouveaux jardins urbains

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Pas de place, pas de jardin, pas de balcon, pas le temps et pourtant envie d’un peu de verdure dans votre intérieur ? De jeunes artisans dans le très créatif 10e arrondissement travaillent toute en douceur et poésie sur la miniaturisation des végétaux et sur la réduction des minutes d’attention à leur accorder.

JARDINS SUSPENDUS
Il y a maintenant trois mois qu’un jeune couple, Eugénie Myosotis (son vrai prénom !) et Gwenaël Joré ont transformé ce qui fut jadis un garage en un lieu d’architecture végétale Ikebanart. En cette journée printanière, quelques belles plantes fleuries sur le trottoir, jusque là rien que de très normal, mais le regard est vite attiré vers l’intérieur de la boutique où flottent dans l’air d’intrigantes boules de mousse verte d’où émergent feuillages vernissés ou vaporeux. Ce sont des kokedamas. Le Kokedama est un art japonais dérivé de celui du bonzaï qui est apparu dans les années 90. Il consiste en de petites sphères de mousse naturelle contenant des plantes vivantes et qui peuvent être soit posées soit suspendues. Un petit bain hebdomadaire de 10 minutes, un « essorage » manuel léger, léger, une petite coupe éventuelle de mousse intempestive, une courte vaporisation en cas de déshydratation marquée et vous laissez sagement votre kokedama fixé à son fil de nylon descendre du plafond ou juste posé là sur votre bureau. Graphique en solitaire, magique en nombre ! Eugénie Myosotis est professeur d’Ikebana de l’École Ikenobo de Kyoto. Sa formation  effectuée -étonnement -en Espagne a été validée par un des grands maîtres japonais et Gwenaël est artiste végétal. Ce jour là, les premières pivoines étaient au rendez-vous, une structure végétale envahissait le fond de la boutique, une splendide création florale filait sur un tournage de film et moi je repartais traversant le Canal Saint-Martin avec une drôle de créature vivante à la main : un kokedama Asparragus !
www.ikebanart.com 49 rue Lucien Sampaix 75010
Cours pour créer son propre Kokedama : 1h30 environ (40€). Les plantes, la mousse et la terre sont inclus dans le prix et chacun repart avec son Kokedama.

JARDINS DE VERRE
Noam Levy vous ouvre lui-même la porte de sa boutique Green Factory. Les médias il connait… son adresse a du succès mais, malgré les livraisons qui arrivent et qui encombrent l’espace restreint, il prend le temps patiemment de vous expliquer sa démarche et sa technique. Dans son atelier, il réalise essentiellement des terrariums humides ou secs. Anciens bocaux de pharmacie ou de conserve, amphores, bonbonnes… tout contenant est adapté du moment qu’il soit en verre et possède un couvercle (pour ceux en milieu humide) afin d’assurer photosynthèse et condensation. Chaque composition raconte une histoire, refléte l’image d’un vrai jardin…en miniature. Du substrat spécial (élaboré par Noam), des graviers de couleurs, des végétaux adaptés choisis avec soin pour leur croissance réduite et leur système racinaire court, la mousse – élément indicateur du taux d’hydratation-, quelques pulvérisations d’eau puis… on enferme son jardin personnel pour de longs mois voire des années. Son Treeki fait un tabac (en rupture de stock-en pré-commande). Première création végétale connectée ? Sur la base du concept décrit ci-dessus, ce petit bocal est équipé d’un système d’éclairage Led alimenté par un mini-capteur solaire fixé sur le couvercle. Ainsi à la nuit tombée, il se transforme en veilleuse végétale !
www.greenfactory.fr/17, rue Lucien Sampaix -75010 -Paris
Terrarium à partir de 30€ -Kit pour composer son propre terrarium à partir de 24€

Que du naturel, un rapport au temps et à l’espace bouleversé… ces jeunes artisans passionnés nous offrent une lecture originale et esthétique d’un nouveau monde végétal contemporain et citadin.

Christine Fleurot

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