Fashion… what ?

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Voilà, c’est fini ! La Fashion Week consacrée aux collections printemps été 2016 a fermé ses portes ce 7 octobre. Aux Tuileries, les tentes blanches ont disparu et après quelques jours d’une folle effervescence, le jardin a retrouvé le calme et la tranquillité des belles journées d’automne. 

Pendant 9 jours Paris a vibré au rythme de la mode.9 jours, 10 défilés par jour dans des lieux d’exception comme le Grand Palais, le Palais de Tokyo ou l’Institut du Monde Arabe, des embouteillages de limousines, des stars dissimulées derrière leurs lunettes noires, des silhouettes extravagantes, des blogueuses, des rédactrices et des acheteurs courant partout -sur des talons indécemment hauts- scrutant, observant, prenant note des toutes nouvelles tendances et pianotant sans discontinuer sur un ou plusieurs téléphones… Cependant si vous ne vivez pas -ou devrais je dire-  si vous ne vibrez pas pour la mode avec un M majuscule, peut-être vous posez-vous un certain nombre de questions : Est ce vraiment un métier ? À quoi ça sert ? Pourquoi sont-ils tous habillés comme ça ?

La semaine de la mode. Quand on parle de la « Semaine de la mode », en réalité, le marathon dure un mois. Il commence à New York. Suivent Londres, Milan et Paris sans une seule journée d’interruption. Un programme intense et souvent épuisant. C’est le moment ou -parallèlement aux défilés- les stylistes et les maisons de couture ouvrent leur show-room pour vendre les collections de prêt-à- porter de la saison à venir : on achète en mars pour l’automne-hiver de la même année et en octobre pour le printemps-été de l’année qui suit. La toute première Fashion Week eut lieu à New York en 1943. Ce n’est qu’en 1973 que la première semaine de la mode parisienne voit le jour, suivie deux ans plus tard par Milan, Londres et New-York ne prendront vraiment de l’importance que dans les années 80 et 90.

Paris, indétrônable ! Si les rendez-vous de New York, Londres et Milan sont devenus très importants, ils sont incontestablement moins créatifs, moins internationaux et ont moins d’aura que la Fashion Week de Paris. La nôtre, orchestrée par la Fédération Française de la Couture, du Prêt-à-Porter des Couturiers et des Créateurs de Mode, reste plus que jamais indétrônable ! C’est la première au monde en termes de nombres de défilés, de journalistes et d’acheteurs présents et elle offre un programme riche et créatif.

Les défilés de la Fashion Week sont ainsi pour les designers l’occasion de laisser libre court à leur inspiration et à leurs envies et ce sont des silhouettes parfois extravagantes qui avancent sur les podiums. Ces coups d’audace quelquefois qualifiés « d’importables » ouvrent en réalité souvent la voie d’une nouvelle esthétique en matière de mode, telle en son temps, « la collection du scandale » d’Yves Saint Laurent.

Ce que vous ne pouvez pas ignorer de cette Fashion Week.
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ivenchy a défilé à New York : pour fêter ses 10 ans à la tête des collections, le designer Ricardo Tisci a délaissé les podiums parisiens pour faire défiler sa collection à la Fashion Week de New York dans un un décor à ciel ouvert, au Pier 26 au bord de l’Hudson River. 800 personnes du grand public avaient obtenu par tirage au sort de pouvoir assister au défilé en plein air, ainsi que 200 étudiants d’écoles de mode.
Karl Lagerfeld, aux commandes d’Air Chanel, a présenté un magnifique show transformant le Grand Palais en aéroport. Dans les cieux encombrés de la mode, il est indéniable que le Capitaine Karl sait naviguer !
– Courrèges, la griffe à l’esthétique futuriste et épurée avec ses robes trapèzes, ses blousons en vinyl et ses bottes blanches, la marque culte des années 70 est revenue sur le podiums. Yves Saint Laurent, en 1965, disait d’André Courrèges : « Je m’enlisais dans l’élégance traditionnelle, Courrèges m’en a sorti. Sa collection est apparue comme une bombe, après, plus rien n’était comme avant ». Pas de hors-sujet pour les deux nouveaux designers de la marque, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, qui passent avec succès l’examen, présentant une collection fidèle à l’esprit de la marque.

Véronique de Labarre
Créatrice du site d’accessoires Tipthara (lire Véronique, dénicheuse de talents)

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