La rue cache de nombreux talents

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Plus d’un tiers des sans-abris à Paris sont des femmes. Souvent isolées, voulant se faire oublier pour éviter les agressions, celles qu’on appelle les invisibles bénéficient de très peu de structures dédiées et sécurisées. Perrine Boyer Meunier, jeune diplômée d’école de commerce, a décidé d’agir afin de les aider à retrouver leur place dans la société et faire émerger leurs talents.

Accueillir, écouter, orienter, accompagner

Perrine, touchée par la grande exclusion, a toujours voulu faire du bénévolat. Elle rencontre dans une bagagerie pour sans domicile fixe où elle est en service à Paris quatre hommes voulant créer leur entreprise qu’elle accompagne. Si leur projet ne voit pas le jour, il fait murir celui de Perrine qui décide de se consacrer aux sans-abris. Elle fait le tour des services sociaux, des maraudes. Assez vite le problème de l’exclusion des femmes émerge.

« Je prends conscience qu’il existe de plus en plus de femmes dans la rue et très peu de lieux non mixtes pour les accueillir. Je me dis qu’il faut que je les rencontre, on verra après ! »

Perrine part alors à la chasse d’un lieu de vie dans Paris en s’adressant aux mairies et aux églises. De fil en aiguille, elle se retrouve à Sainte-Marie des Batignolles où un local est mis à sa disposition qu’elle ouvre du lundi au dimanche de 11h00 à 17h00. Le Filon est né ! L’association emploie aujourd’hui 2 salariés, 2 volontaires et 70 bénévoles. Certains sont chargés de l’accueil, d’autres de récolter des fonds.

« J’ai voulu offrir à ces femmes un lieu de vie où se poser, être écoutées, se sentir dans un cadre familial chaleureux où elles sont accueillies pour ce qu’elles sont ou vont pouvoir reprendre les rênes de leur vie. »
©Le Filon - Mid&Plus

Demain

Le Filon travaille à l’ouverture en 2019 d’un nouvel espace afin d’étendre la portée de son action en ayant une infrastructure permettant à la fois d’accueillir plus de femmes, mais aussi d’organiser des évènements, d’ouvrir une table d’hôte et une partie co-working pour assurer le financement. Et puis bien sûr si le modèle marche, essaimer !

Comment les soutenir ? En faisant un don (déductible des impôts), en devenant bénévole (un engagement ferme d’une demi journée par semaine pendant un an) ou en participant au dîner de gala réalisé par Thierry Marx, parrain de l’association, le 21 mars prochain au Pavillon Elysée. « Révéler les richesses de chacun, une mission commune ! »

Marie-Hélène Cossé

Le Filon bienvenue@le-filon.org 06-79-32-31-44

Au cinéma depuis le 9 janvier
Les invisibles
une comédie sociale de Louis-Julien Petit
avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky, Déborah Lukumuena

Bouleversé par le livre et le documentaire de Claire Lajeunie Sur la route des invisibles, le réalisateur a dédié son film aux femmes de la rue qu’il a rencontrées dans différents centres d’accueil à travers la France et qu’il fait jouer dans son film aux côtés d’actrices professionnelles. L’histoire ? À la suite de l’annonce de la fermeture de l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, quatre travailleuses sociales tentent le tout pour le tout pour réinsérer les femmes dont elles s’occupent. Entre rire et émotion, une merveille de sensibilité !

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