Les Urbiculteurs

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L’agriculture et la ville font-elles bon ménage ? Après les ruches, les jardins partagés, le jardinage urbain sur l’espace public, les toits potagers poussent dans Paris et dans les villes de France. Élus locaux, urbanistes, architectes, techniciens et citoyens travaillent ensemble sur la conception de nombreux projets pour une ville plus verte et parfois… comestible.

Paris-culteurs souhaite remettre dans la capitale verdure et végétalisation partout où cela est possible et a retenu 47 sites à végétaliser. On peut citer l’initiative de la RATP qui est étonnante : en 2020, elle aura rendu 40.000 m2 de ses murs et toitures à la nature… dont plus de 13.000 à l’agriculture !  Une idée dont le but n’est pas juste de faire joli, mais aussi de déployer à nouveau l’agriculture sur son territoire. La RATP envisage la création d’une serre en hydroponie (hors-sol) qui sera chauffée grâce à la chaleur de ses serveurs informatiques : « Créer une symbiose entre un ordi et une carotte dans l’une des villes les plus denses du monde, il fallait y penser ! Une nouvelle preuve que rien n’est impossible… »

Les Vergers Urbains proposent pour se reconnecter à la terre de faire pousser des arbres fruitiers en ville. L’association accompagne ceux qui désirent transformer en verger un coin de trottoir ou une pelouse en bas d’un immeuble. « L’idée est de faire des villes comestibles  et au-delà de relocaliser la nourriture, de permettre aux habitants de se rencontrer autour des arbres.»

Toits vivants encouragent des projets d’agriculture participative sur toitures et terrasses des immeubles, maisons individuelles, dalles de parking. « Ils permettent le développement d’une biodiversité, améliorent la qualité de l’air et rafraîchissent les villes en limitant l’effet îlot de chaleur urbain ».

La Cantine du Voyage, restaurant nantais de cuisine populaire situé sur les anciens docks de l’Île de Nantes, vient de ré-ouvrir ses portes pour les beaux jours et jusqu’à fin octobre, en inaugurant début mai Le Potager de la Cantine, 900 m2 de surfaces cultivées sans aucun traitement. Les légumes de ce potager ouvert au public sont destinés à composer l’entrée du restaurant qui propose 7 jours sur 7 un menu à €10 le midi et €13 le soir. Olivier Durand, agriculteur nantais à l’origine de ce jardin, fait le pari de « transformer l’hostilité urbaine en île végétale au cœur de la ville ».

Projets de jeunes citadins branchés en quête de bio et de local diront certains ?  Pas que, car tous ces projets sont aussi créés dans une optique de lien social, de partage, de pédagogie, d’écologie et de développement durable. Suffisant pour nourrir toute une population citadine ? Certes non, mais cette forme d’agriculture en circuit court peut être un complément non-négligeable. Et puis… un peu de vert dans le gris du béton ça ne peut pas faire de mal !

Marie-Hélène Cossé & Christine Fleurot

À lire : Paris ville comestible – Gaëtan Laot- Éditions Christine Bonneton
Devenez acteur de la végétalisation à Paris : Permis de végétaliser
– À voir : Sous les fraises® est une entreprise pionnière dans la production biologique de végétaux comestibles en milieu urbain implantée sur les toits des Galeries Lafayette-Paris.

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