Trompés et pincés, les dérives d’internet

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La tromperie est devenue depuis quelque temps un business comme un autre sur Internet. Les sites de rencontres adultérins ont d’abord fleuri (Gleeden, Ashley Madison, etc.). Internet et les réseaux sociaux ont permis d’une certaine façon à ceux qui n’ont pas accès aux rencontres de libérer leurs mœurs, toutes catégories sociales confondues. On peut même trouver un traité de l’infidélité dans les librairies*. Puis ce sont les sites proposant alibis et astuces destinés à couvrir les écarts, un dîner ou week-end galant, voire à organiser sa double vie, qui se sont créés (Trouver-un-Alibi, SOS Alibi). Un faux SMS de votre patron peut surgir au jour et à l’heure que vous choisirez pour vous demander de passer au bureau ou faire sonner votre portable en affichant le nom de votre meilleur ami(e). Pour se fabriquer un alibi, il n’est même pas forcément utile de payer, des applications pour smartphone gratuites le proposent.

Et maintenant, réponse du berger à la bergère, des sites de conseils pour démasquer ceux qui trompent voient le jour (Tester sa fidélité, Fidelity-Testing) ! Un faux texto vous en coûtera €90, un harponnage sur Internet, via les réseaux sociaux, €190, le tentateur ou la tentatrice en live à €290. Le site Fidelity-Testing peut même traquer votre conjoint sur les fameux sites de rencontres adultérines. Est-ce immoral ? La fondatrice d’un site interrogée répond que « c’est comme si une personne faisait tomber €50 devant vous, vous êtes tenté, mais vous devez vous dire ils ne sont pas pour moi ». Alors, immoralité ou  fidélité éprouvée renforcée ?

Marie-Hélène Cossé

* Petit Traité de l’Infidélité -Kenza Braiga-Quotidien Malin Éditions, janvier 2014
 Voir article paru dans le Nouvel Observateur n° 2577

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