Zero waste ou la chasse au gaspi

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La vague de consommer juste et mieux et l’idée du partage a (enfin…) gagné le secteur alimentaire. En effet, bien trier nos déchets n’est plus suffisant aujourd’hui, il faudrait aussi limiter la quantité de ce que l’on jette. Oui, mais comment mieux gérer nos poubelles et faire la chasse au gâchis alimentaire ? 

De belles initiatives

Un tiers des denrées alimentaires produites dans le monde sont perdues ou gaspillées, alors il est grand temps pour nous, ceux et celles qui cuisinent un jour ou toujours, ainsi que pour les producteurs et les distributeurs, de consommer, produire et vendre différemment. Si les grandes enseignes bougent, il n’en est pas de même hélas des petites et moyennes qui sont encore en retard sur le mouvement. Heureusement des initiatives se sont mises en place comme :

  • le collectif des Gueules Cassées qui signale les produits ayant des petits défauts d’aspect aussi bons, mais vendus moins chers,
  • le réseau Day by Day avec sa dizaine d’épiceries de vrac un peu partout en France,
  • les doggy bags (Take Away) commencent à apparaître dans certains restaurants comme il est déjà d’usage aux États-Unis (la loi rend obligatoire en France depuis le 1er janvier la mise à disposition de boîtes repas pour les restaurants servant de 150 à 200 couverts par jour),
  • les rayons avec des prix au rabais pour les produits à durée de vie limitée commencent à fleurir dans les supermarchés,
  • les Incroyables Comestibles, concept citoyen et solidaire qui se propage un peu partout dans le monde en proposant de transformer l’espace public des villes en jardins potagers gratuits pour créer un nouvel art de vivre par le partage,
  • le restaurant Freegan Pony à Paris : ouvert en novembre dernier porte de la Villette dans un squat de 500 m2, décoré à l’aide de mobilier récupéré chez Emmaüs, il s’approvisionne à Rungis et récupère les invendus pour en concocter un menu surprise préparé par des chefs et servi par des bénévoles quatre fois par semaine. Ouvert du vendredi au lundi, de 19 heures à 1 heure. Réservation obligatoire sur leur page Facebook.

 

Une meilleure gestion de nos déchets

Comme il l’a été largement rappelé durant la COP21 à Paris, il existe un lien fondamental entre nos poubelles et le climat : la destruction de nos déchets contribue largement au réchauffement de la planète, puisqu’il faut les brûler quand ils ne sont pas recyclés, sans parler de la saturation des décharges et du coût important des stations d’incinération. Or il apparaît possible d’éliminer 90% de notre poubelle actuelle pour ne plus avoir à gérer que les 10% restant.

Le programme Zero Waste :
« Des villes ont déjà adhéré au programme : San Francisco, Seattle. En Italie, Capannori, ville pionnière européenne en la matière, les habitants trient pour recycler ou composter plus de 80% de leurs déchets (aujourd’hui 53 kg de déchets par an par habitant, leur objectif pour 2023 : 10 kg !). En France, des élus commencent à se mobiliser et des collectivités se lancent (Roubaix par exemple ou Miramas ; Paris y est favorable et lance à l’essai en 2016 une collecte de déchets organiques dans deux arrondissements). C’est dans l’intérêt des communes car la gestion des déchets leur coûte cher et les programmes mis en place créent des emplois et dynamisent leur territoire. »
Flore Berlingen, directrice de l’association de protection de l’environnement Zero Waste France

Il ne s’agit donc plus seulement que d’une mode bobo, ou de tyranniser nos familles avec nos containers de toutes les couleurs et notre compost dans le jardin ou sur notre balcon, mais bien de participer tout simplement à la lutte contre le changement climatique en agissant chacun sur sa poubelle. La démarche zéro déchet est l’affaire de tous (voir nos conseils ci-dessous). Il est possible de changer ses habitudes et, une fois fait, de convaincre notre entourage de nous suivre, et notamment nos enfants qu’il faut sensibiliser à cette question qui est la leur dès aujourd’hui. Le mot d’ordre est donc lancé pour 2016 : mettons-nous en chemin. consommons mieux, jetons moins !

Marie-Hélène Cossé

  Quelques conseils:
choisir chaque fois que c’est possible les produits sans suremballage,
– préférer définitivement les sacs réutilisables,
– moins jeter (les déchets organiques représentent plus d’un tiers de nos poubelles, ils peuvent être valorisés par le compostage pour ceux qui ont un jardin ou une grande terrasse avec des végétaux),
– donner une seconde vie à certains produits de type vêtements, livres, appareils électriques,
– éviter les achats de produit à usage unique en les empruntant ou en les louant par exemple,
– utiliser moins de piles,
– limiter la consommation de papier,

– et mieux trier bien sûr en comprenant mieux et en respectant les symboles de tri pour éliminer au mieux nos déchets !
L‘Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) donne sur son site des conseils pratiques.

En Europe, chaque individu produit en moyenne 500 kgs de déchets par an avec de grandes disparités selon les pays (la Norvège avec plus de 800 kgs, la France 354 kgs). Même constat dans le monde : un américain 900 kgs, un sénégalais 170 kgs… Pour se faire peur http://www.planetoscope.com/recyclage-dechets/dechets.

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