En son for intérieur   

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Confinements, couvre-feux, voyages interdits, tout nous empêche de retrouver l’autre. L’occasion d’aller à la rencontre de nous-mêmes, en cultivant notre vie intérieure et en entretenant le feu qui nous habite pour être prêts, puisque le monde s’ouvre progressivement, à nous sentir libres pour renouer des liens !

L’intériorité, un exercice normal de la conscience

En fait, c’est ce qui se passe en nous quand il ne se passe rien ! Propre à chaque personne, cette vie intérieure peut se révéler dans l’action comme dans le silence, mais ce qui est certain, c’est qu’elle n’est jamais au repos puisqu’elle se manifeste la nuit dans nos rêves ou nos cauchemars, dans nos souvenirs comme dans nos pensées les plus intimes, dans nos désirs comme dans nos manques. Et être source de création quand nos idées vagabondent dans des domaines nouveaux. Pour René Char « Une vie vraiment humaine est une vie à l’extérieur de soi ». Une porte ouverte pour sortir de nos habitudes et de nos certitudes. Cette vie intérieure est difficile à cerner, entre ce qui nous définit et ce qu’on assimile de gré ou de force au cours de notre existence, éducation ou influences, entre objectivité et subjectivité.

Sur quelles bases se construit-elle ?

D’abord les expériences de la vie, l’amour, l’amitié ou la colère, nos acquisitions comme la lecture, le cinéma, le spectacle de la nature, la découverte des autres cultures, le sport ou l’accès aux œuvres d’art, toute formation intellectuelle qui nous enrichit de savoirs, voilà le terreau sur lequel nous basons notre vie intérieure. « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre » écrira Montaigne. Mais n’oublions pas la communication qui engendre l’échange et donc le mouvement de l’intérieur vers l’extérieur et, retour, des idées et des croyances que nous faisons nôtres. Je connais des poèmes, des chansons, des citations, des théories, je suis dépositaire de confidences, d’histoires drôles, et j’éprouve de la culpabilité ou des regrets, voici aussi tout ce qui compose notre vie intérieure.

L’approfondir ou l’ignorer ?

Le silence, la solitude, l’ennui ou la méditation sont des préalables indispensables à l’auscultation de notre monde intérieur. Mais difficile de se confronter à soi-même, de supporter l’angoisse d’un dialogue intérieur déroutant et d’oser se faire des aveux qui dérangent. Les tourments de l’âme face à la sérénité de notre jardin secret, des luttes intérieures qui poussent au dépassement de soi et donnent une nouvelle énergie pour affronter la réalité. Notre vie intérieure est l’espace vital où l’on se retire pour observer le monde, faire le point et se rapprocher de ce que l’on est vraiment.

À nous bientôt de nouvelles rencontres, notre feu intérieur est couvert mais pas éteint ! Confirmé par Jean Anouilh : « Je suis rentré en moi-même plusieurs fois. Seulement, voilà, il n’y avait personne. Alors, au bout d’un moment, j’ai eu peur, et je suis ressorti faire du bruit dehors pour me rassurer. »

Vicky Sommet

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