France quand tu nous tiens

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Partir, c’est excitant, changer de vie, palpitant, découvrir une autre culture, enthousiasmant. Mais, retour de bâton… la France nous manque ! Que nous manque t-il exactement ou que nous manquerait-il ? La rédaction joue au jeu des réponses.

♥ La France d’en face 
par Vicky Sommet

Vu de Suisse, j’ai regretté le désordre, les embouteillages, les vitrines attrayantes et les spectacles variés, sans oublier les petits bistros. Vu d’Angleterre, j’ai regretté le service au restaurant, l’élégance des Parisiennes et la beauté de la capitale, convaincue que la France est aussi le pays du mieux vivre, Sécurité sociale, médecine en pointe et artistes dans les musées ou vivants sur les façades. Donc j’arrête de râler pour tout et rien et je me dis qu’il fait bon vivre ici !

♥ La France des vieilles pierres
par Brigitte Charpentier

Ce qui m’a manqué le plus en vivant à Montréal, c’est l’atmosphère que l’on ressent lorsqu’on rentre dans une église, quand le passé resurgit et le poids de l’histoire vous envahit. J’ai rêvé du faisceau de lumière entrant dans l’abbaye de Vézelay et c’est d’ailleurs la première visite que j’ai effectuée en rentrant en France ! J’ai aussi regretté l’ambiance des villages qui ont une âme avec leur clocher, la mairie, la place du marché.

♥ Le p’tit déj au café
par Isabelle Scherer

Dans un café français, le matin, l’ambiance est salée : les lumières, la déco, la présence d’alcool au-dessus du comptoir, le zinc, la salle ou sa terrasse n’ont rien à voir avec l’ambiance sucrée de ses alternatives belges ou britanniques. En Belgique, les tavernes ouvrent en milieu de matinée et n’ont pas vocation à servir des petits déjeuners : il faut aller dans une boulangerie disposant d’un salon de thé. Même chose en Grande Bretagne à moins qu’on ne préfère les grandes chaînes de restauration qui proposent muffins, croissants et café aux noms italianisants (mais inconnus en Italie) dans de grands gobelets de carton. L’expresso, le p’tit crème ou le noisette français sont inconnus dans ces pays et pour cause : en matière de café les goûts européens sont si variés que la torréfaction est différente dans chaque état. Quant à la tartine : morceau de baguette fraîche avec beurre et confiture, on ne la trouve nulle part ailleurs.

Dans un café français, le matin, se croisent les ouvriers, les cadres pressés, les parents qui papotent après avoir accompagné les enfants à l’école et, avant le boulot, les alcoolos qui profiteront du café pour l’accompagner d’un p’tit blanc… Si le coeur vous en dit, vous pouvez bavarder avec votre voisin de comptoir, rester des heures assis en ne consommant qu’un crème, pour bouquiner ou travailler, personne ne viendra vous déloger. Et puis il y a l’odeur, l’odeur du café et le bruit du percolateur… Le p’tit déj au café, un délice français !

♥ Le « je ne sais quoi »
par Marie-Blanche Camps

Les premières années, je rapportais à chaque retour de vacances (en voiture) en France du sucre en morceaux, du chocolat Nestlé Dessert, de la Ricorée et de la grenadine Teysseire, introuvables à Londres… Mais ce qui m’a manqué avant tout, ce sont… la famille et les amis !

♥ La langue
par Anne-Marie Chust

Née hors de France de parents étrangers, la langue est surement ce qui me manque le plus quand je suis à l’étranger, même si j’ai la chance d’en parler plusieurs, mais je ne peux exprimer ma pensée avec aucune aussi bien. Certes, notre belle langue est décrite comme difficile, mais finalement tellement stimulante intellectuellement autant à l’écrit qu’à l’oral. Une langue est l’expression d’un peuple avec ses croyances, ses coutumes, son rapport singulier au monde ; si bien qu’apprendre à parler et à écrire revient à apprendre à percevoir et à penser le monde d’une certaine manière. « Je pense, donc je suis », disait Descartes. Mais sommes-nous si cartésiens que cela ? Complexes en tout cas… À méditer !

Le saviez-vous ?

N’avez-vous jamais fait l’erreur à « événement », qu’on prononce pourtant « évènement » ? Et les circonflexes qu’on a un peu tendance à oublier alors qu’au départ, ils remplaçaient une lettre « perdue », souvent un s, ou alors permettaient de distinguer un homonyme sur (le pont) et pas sûr (de soi). Saviez-vous que sure (de moi) n’a pas besoin d’accent puisqu’il n’a pas d’homonyme même si aujourd’hui c’est communément accepté ? Je ferai l’impasse ici sur les verbes pronominaux et l’accord du COD placé avant ou après le verbe avoir… Et je ne vous parlerai pas de la confusion entre infinitif et participe passé des verbes du 1er groupe… Si vous avez mon âge vous savez qu’il suffit de le remplacer par un verbe du 3e groupe pour faire la distinction (que beaucoup de fringants Bac + 5 ont un peu oubliée).

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