J’ai la mémoire qui flanche, mais…

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Qui ne s’est pas inquiété de ne pas encore avoir retrouvé ses lunettes ? Qui n’a pas oublié un rendez-vous, bien noté certes, mais un peu ennuyeux ? Rassurez-vous, pas d’affolement les Mids, à oublis non massifs, pas de pathologie.

Premier message : la vertu de l’oubli

La mémoire a pour mission essentielle d’oublier ! Mémoire et oubli forment un couple fonctionnel. Observez ces jeunes enfants qui oublient tout : trop de neurones neufs bousculent la mémoire. En fait, l’oubli favorise l’adaptation à de nouvelles connaissances. Une sorte de ménage qui nous permet d’être plus intelligentes. L’oubli est vertueux ouvrant de nouveaux espaces de mémoire.

♦Comment mémorise-t-on ? Le premier encodage est fragile. Une trace mnésique se consolide par les réseaux neuronaux.
♦Comment la mémoire s‘efface-t-elle ?
 Le déclin arrive par non entretien du souvenir.
♦Alors qu’est-ce qu’on garde ? Seuls les savoirs essentiels ou les expériences importantes sont retenus.

Les souvenirs se déplacent, migrant de l’hippocampe (cerveau) vers le cortex, perdant ainsi de la précision pendant ce trajet. C’est la globalisation, le concept qui reste. Au total, la mémoire hiérarchise, totalise et sélectionne. Ce n’est pas l’almanach total de toute une vie.

Deuxième message : le souvenir est donc reconstruction

Le sommeil lent, dit paradoxal, aide le travail du cerveau. À bon sommeil, bonne mémoire donc. Vive les siestes courtes de début d’après-midi. Vous avez toutes connu le foutrage du souvenir : au même endroit, au même moment, avec les mêmes faits, les témoignages diffèrent tellement ! Fi de la surprise et des fâcheries familiales qui peuvent en découler. Ce sont les humeurs personnelles, l’évolution du souvenir et le système de valeurs du témoin qui façonnent le souvenir.

La mémoire est quand même assez complexe et les neurologues distinguent la mémoire épisodique, sémantique, autobiographique, déclarative, implicite, perceptive, de travail, procédurale… J’ai essayé d’apprendre cette liste par cœur mais c’est plutôt de la dentelle ma mémoire.

Doc Eugénie

LIRE
©Pixabay-Livres retrée-Midetplus


La mémoire sans souvenir d’A. Lejeune et M. (Éditions O. Jacob, mars 2017).
Funes ou la mémoire de Louis Borges (1942).
Mémoire et oubli de F. Eustache (Éditions Le Pommier, 2014).

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