L’âgisme n’est pas une maladie    

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Un temps pour l’amour, un temps pour s’en souvenir ! Trop jeune, trop vieille, la société n’est pas avare de qualificatifs pour juger ou discriminer les femmes, qu’elles soient dans la lumière ou simple citoyenne, chacune d’entre nous est scrutée par le regard des hommes, mais aussi par les autres femmes.

C’est quoi le grand âge ?

Réponse : fragilité, sénilité, incontinence, rhumatisme et arthrose. Mais le vieillissement n’est pas une maladie à guérir, c’est juste un processus naturel qui nous touche à un moment de notre existence. Or la société est atteinte de jeunisme prôné par les représentations féminines de la mode sur papier glacé, dans les défilés, sur les réseaux sociaux où seule la jeunesse conseille qui la manière de se maquiller, de s’habiller, de décorer son intérieur, comme si rien de ce qui était n’avait plus cours. En 2050, 30% de la population mondiale aura plus de 60 ans. Autre chiffre qui fait froid dans le dos, un rapport de l’ONU en date de 2021, a démontré que l’âgisme était responsable de plus de 6 millions de dépressions dans le monde !

Vieux mais heureux

Les gens seraient plus heureux au début de leur vie (la jeunesse et les premières amours expliquent ce sentiment) mais chose plus incroyable, heureux aussi à la fin de leur vie (débarrassés de la course à la réussite professionnelle ou des soucis des enfants devenus adultes). Si ce ne sont les images du vieillissement véhiculées par les livres, le cinéma, les visages ridés, la difficulté de se déplacer ou le besoin d’être assisté. L’absence de personnes âgées se fait surtout sentir en publicité parce qu’elles seraient laides, tristes ou inaptes à faire vendre un produit. Mais des femmes encore belles avec leurs cheveux blancs commencent à exister chez les couturiers, les coiffeurs et les marques s’en emparent aujourd’hui sans craindre un rejet massif de leur future clientèle.

La science au service des seniors

La recherche s’intéresse au vieillissement des cellules pour retarder leurs effets dévastateurs, la gériatrie est le nouveau secteur en pointe, la cosmétologie répare les peaux en boostant le collagène défaillant et la chirurgie esthétique a de plus en plus d’adeptes. L’espérance de vie s’allonge (en France très en pointe, en 2019, elle était de 85,3 ans pour les femmes mais elle a tendance à ralentir) et on serait senior pour les chasseurs de tête à partir de 50 ans, merci la ménopause ! À nous de changer nos mentalités car vieillir, c’est vivre. Plus on est positif, mieux on vit, on est moins malade et plus tourné vers les autres que vers soi-même avec son cortège de bobos, ce qui nous ferait gagner 7 ans et demi en moyenne. Est-ce nous les vieux qui avons des préjugés envers la vieillesse ?

À nous de faire notre examen de conscience et de privilégier les relations intergénérationnelles, pour partager nos expériences et nos vécus. Comme dit Nathalie Rykiel : « Vieillir est un apprentissage, une réconciliation entre la petite-fille qui est en nous, la femme qu’on est devenue et l’ancêtre qu’on deviendra ».

Vicky Sommet

À NOTER L’âgisme est un terme inventé en 1969 par un gérontologue américain Robert Butler.
Un défilé de mode pas comme les autres organisé par Les Petits Frères des Pauvres a eu lieu à Paris fin octobre. Des étudiants et des seniors ont défilé main dans la main, un show intergénérationnel pour combattre l’âgisme, changer les regards et briser les clichés sur la vieillesse.

LIRE
L’aventure de vieillir de Marie de Hennezel paru à La Vie hors série du 13 octobre 2022 (éditeur Malesherbes Publications).
♦ J’assume mes rides et vous ? de Nathy Renn (éditions Le lys bleu, juin 2022).

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