L’art de vivre à Divonne-les-Bains

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La ville est traversée par la Divonne (de « Divona », ou eau divine pour les Gaulois). Elle s’étend sur 3 380 ha, à 15 kms de Genève et 20 minutes des stations de ski. Surplombée par le Mont Blanc, elle se situe dans le Pays de Gex et s’étend entre chaîne du Jura, Lac Léman, cantons de Vaud et de Genève. Son lac, ses Thermes, son Casino et son marché¹ ont attiré 9 366 habitants de 90 nationalités différentes. Il y fait bon vivre.

Les eaux

La Divonne, affluent du Rhône, se jette dans le lac Léman à Versoix (Suisse) dont elle prend le nom chez nos voisins. Son flot clair a alimenté divers moulins au cours des siècles. Son eau de source, qui améliore les rhumatismes et les affections psychosomatiques, soigne aux Thermes. Enfin un lac artificiel de 45 hectares (où il est interdit de se baigner) a été creusé en 1960. Il accueille une dizaine d’espèces d’oiseaux², de multiples variétés de plantes, des poissons³ et des écrevisses, pêchés selon la règlementation4. Pour en faire le tour (presque 3 kilomètres), piétons et cyclistes sont dirigés dans des espaces marqués au sol. Des panneaux demandent de tenir son chien en laisse et de ramasser ses crottes, mais en un an je n’ai assisté à aucune verbalisation.

Des personnages célèbres

Marcel Anthonioz, maire de 1945 à 1976, fait figure de célébrité locale. Il a étendu la ville pour améliorer le cadre de vie et développer le tourisme : ouverture du casino, installation de nouveaux Thermes, creusement et mise en eau du lac, création de l’hippodrome, du centre nautique, du collège, des voiries. Au fil des siècles, la ville a accueilli des célébrités telles Maupassant, Jérôme Bonaparte, Gabriel Fauré, Bernanos et, plus près de nous, Florent Pagny, pour ne citer que ceux-là.

Des manques

On n’a pas intérêt à se casser la figure un dimanche d’août sur la voie verte. L’hôpital le plus proche est à 45 minutes. Divonne est taxée de désert médical, malgré la maison de santé où sont inscrits 21 praticiens (qui n’assurent pas de permanence 24/24h, ni 7/7j). Et les bus ne sont pas très fréquents. Par ailleurs, la construction de l’éco quartier soulève des controverses. Notamment à propos des tilleuls qui vont être arrachés. Vincent Scattolin, maire actuel, est conscient de ces manques. Il fait tout ce qu’il peut pour les corriger (il a l’intention de replanter 1 500 arbres) parce qu’il voue un profond attachement à cette ville où l’art de vivre est particulier. « Malgré ses 10 000 habitants, on y vit comme dans un petit village », explique-t-il. Et c’est bien vrai.

Cerise sur le gâteau

Alain Girod, accompagnateur en montagne du Pays de Gex anime un groupe de marcheurs. Parfait pour faire des connaissances et partir à la découverte de la nature et de l’histoire du pays qu’il commente savamment. Avec l’humour qui le caractérise à ma question « Y a-t-il quelque chose de spécial pour les femmes ici ? », il répond : « Oui, les hommes ! ».

Avant d’en trouver un, j’ai encore à découvrir le château dont l’histoire remonte au XIème siècle, l’église de l’Abbé Raymond Cretin (sans accent sur le « e » du nom propre) qui est en réfection, le temple, le golf, le bridge…

Isabelle Brisson

¹Vendredi Halle Pertemps, dimanche Grand-rue.
²Le héron cendré, le butor étoilé, la sarcelle d’hiver, le fuligule morillon, le grèbe huppé, le harle bièvre, le foulque macroule, le martin pêcheur, le colvert…
³Gardon, tanche, carpe commune, perche, brochet, silure…
4Fédération départementale de pêche de l’Ain.

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