Qui s’entend, entend et est entendu

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Si la perte d’audition est vecteur de décrochage social, une des grandes sources de stress, dans notre quotidien, est la difficulté à s’écouter et à être écouté, avec le sentiment de ne pas être écouté et entendu, tout en devant être à l’écoute de ses interlocuteurs. Mais d’où nous vous vient cette difficulté ?

Être à l’écoute de soi nous appartient à tout moment.
Qui n’a pas entendu, dans son enfance, « arrête de pleurer, arrête de crier, arrête de t’exciter, arrête de rêver et travaille » ? Et pourtant, joie, tristesse, colère, peurs et angoisses sont des signaux d’alarme, informant d’un désaccord entre ce qui est vécu et nos besoins, en lien avec notre personnalité et notre environnement.

Être à l’écoute de soi, c’est être à l’écoute du silence.
Les sollicitations nombreuses, variées et bruyantes présentes autour de nous, dès la petite enfance, renforcent chutl’oubli de soi par le sentiment de percevoir, recevoir, être dans l’action et ce de plus en plus vite. Or, le silence facilite la concentration, il est riche de sons divers et variés. Il peut être source d’émerveillement si nous l’acceptons et nous autorisons à l’apprécier. Il peut faire peur, la solitude angoisser, l’inaction renvoyer un sentiment d’inutilité et d’incapacité à faire. Or, ce silence et ces moments de solitude sont nécessaires au développement de l’imaginaire et de la créativité. Ils sont sources d’apaisement, de paix intérieure et ressourcent afin de reprendre ses activités et donner le meilleur de soi-même.

Comment apprivoiser les moments d’écoute de soi et de silence ?
Nous nous apercevons que nous réalisons beaucoup de nos activités avec un bruit de fond : cuisiner avec la télévision, lire avec la radio allumée, courir avec des écouteurs, etc. Or pratiquer une de ces activités non stressantes dans le silence, c’est apprécier le bonheur de l’instant présent.

S’écouter n’est pas se plaindre, mais au contraire une opportunité de se donner de la valeur en transformant son sentiment d’Être Victime en Être Responsable. Il s’agit également de s’autoriser à être à l’écoute de son corps, de ses sensations de fatigue, de stress afin d’éviter épuisement et maladies et adopter un comportement bienveillant et respectueux, propice au ressourcement. Qui mieux que soi sait ce qui est bon et juste pour soi ? Et comme personne n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, nous pouvons également nous complimenter, nous féliciter ! Et enfin, mais surtout, être à l’écoute de soi permet de se donner la possibilité de se faire entendre.

Quand l’écouLe pêcheur à la coquille -Carpeaux-te de soi amène à l’écoute de l’autre.
Par l’écoute de soi, nos besoins sont clairs et définis pour nous et nous pouvons ainsi avec plus de confiance les exprimer clairement à l’autre en s’assurant que celui-ci accepte d’être disponible à notre écoute. Avant d’être écouté, il faut s’assurer que l’autre est disponible et privilégier un moment propice. L’environnement est important : parler à une personne qui écoute la télévision par exemple revient à parler pour soi. Pour éviter de créer tout sentiment de dominé/dominant, il convient de se positionner au même niveau que son interlocuteur : assis ou debout, accroupi pour parler aux enfants. L’écoute attentive passe aussi par le regard.

Pourquoi est-ce difficile d’écouter ?
Il peut arriver lorsque nous voulons nous exprimer à tout prix et que l’autre n’est pas disponible dans l’instant que nous ayons le sentiment d’être rejeté. La colère et la tristesse peuvent alors apparaître et impacter notre estime de nous et notre confiance en nous et le risque de ne plus oser s’exprimer et être entendu. Les peurs sont en lien avec des suppositions et non une réalité. S’en libérer est essentiel. L’écoute est une relation entre deux êtres, une conversation et non une communication.

L’intention joue un rôle important dans l’écoute. Écoutez son interlocuteur, c’est être en lien avec ce qui est important pour lui. Si son état d’esprit, son activité du moment ne permet pas d’être à l’écoute de son interlocuteur et/ou que son interlocuteur est en mode agressif, il faut oser formuler son indisponibilité. Éviter également d’aller au feu et de l’aviver lorsque celui-ci est allumé…

Pour bien écouter l’autre, il est nécessaire de :
– nous taire, rester calme et concentré pour mieux comprendre et entendre ce que l’autre nous exprime,©Pixabay-Ecoute-Midetplus
– être dans la conscience de l’instant présent, être ici et maintenant, se libérer de nos pensées en arrière-fond, de nos actions à venir,
– reformuler les propos de l’autre pour s’assurer que nous avons bien entendu le sens qu’ils évoquent pour lui,
– accepter ce qui est dit sans jugement et avec bienveillance sans penser ou supposer en fonction de nos croyances, fidélités ou perception des événements.

En conclusion, s’écouter, être entendue, être à l’écoute nécessitent confiance, estime et connaissance de soi et de se libérer de nos propres souffrances et jugements sur nous-mêmes comme sur les autres. Une fois libérés de la difficulté à écouter le silence pour s’écouter soi-même, une fois dans la posture adéquate pour écouter l’autre, nous avons la possibilité d’investir dans la richesse de notre capital humain, notre savoir-être et valoriser notre savoir-faire pour notre épanouissement personnel et professionnel.

Virginie Lefranc
Thérapeute, coach de vie, consultante
Accompagnement à l’épanouissement personnel et professionnel
Gestion stress social et professionnel
www.stresspsychotherapie.fr

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