Savoir s’aimer, savoir aimer

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Mais qui faut-il aimer ? Soi ou les autres ? Et dans quel ordre ? Soi d’abord pour aimer les autres ensuite ? Ou le contraire ? Dans un monde où les valeurs matérielles dominent, il faut revenir à la source, retrouver de la spiritualité et apprendre à partager, en un mot… aimer !

Faire de la place pour l’autre

L’image du courant électrique dans un fil est significative : comme une chaîne où aucun maillon ne doit manquer, s’il manque l’interrupteur, le circuit électrique ne fonctionnera pas. Nous sommes tous un maillon d’une chaîne, chacun à sa place et chacun peut faire de la place à l’autre. Pourtant aimer ne serait pas un sentiment naturel. Chacun doit lutter contre sa nature égoïste pour se tourner vers l’autre et apprendre à l’aimer. Aimer l’autre et le lui faire savoir lui donne de la force et le fait grandir. Avec des mots, des gestes comme le « transdermique » qui court-circuite le cerveau, ne passe pas par la réflexion mais par des baisers ou des caresses.

« Personne ne naît en haïssant une autre personne. Les gens apprennent à haïr. Et si on peut apprendre à haïr, on peut apprendre à aimer. » Nelson Mandela 

Repenser l’amour

Aimer, ce n’est pas posséder ni manipuler l’être aimé. Aimer, c’est comprendre l’autre comme un parent qui doit donner un cadre à l’enfant pour s’épanouir sans lui imposer ses points de vue jusqu’à renier ses aspirations. Et pour comprendre, il faut parler et savoir écouter. Ne pas figer dans son esprit l’image qu’on a de l’autre, il peut changer, s’améliorer, et ne le fera pas s’il se sent incompris, mal aimé ou rejeté. Il est difficile parfois d’entendre la souffrance de l’autre, nous avons nos propres peines à gérer, mais l’aimer, c’est voir sa souffrance sans qu’il en parle. Quand notre intérêt personnel n’est pas engagé, nous sommes plus justes et plus attentifs à l’autre.

Il n’y a pas de malentendus, il n’y a que des malentendants.

Savoir donner, un acte d’amour

Si donner, c’est bien, amener l’autre à donner, c’est mieux. Aimer, c’est partager le don de l’un pour l’autre et montrer une véritable sagesse. Ceux qui requièrent plus d’amour à cause d’une maladie, d’un handicap, n’aiment pas toujours leurs aidants parce qu’ils sont les témoins de leur faiblesse. Respecter la mort commence par respecter la vie. Dire du bien après la disparition d’un être devrait être précédé par une reconnaissance du vivant, comme une petite avance sur ce qui va suivre. Aimer, c’est aussi empêcher l’autre de (me) faire du mal. Si chacun a sa vérité, prendre du recul face à la mauvaise foi ou quantifier les responsabilités relève parfois d’une mission impossible.

S’il y a eu un manque d’amour dès l’enfance, le chemin pour parvenir à ressentir ou montrer ses sentiments sous forme d’attentions ou de gestes est long, sinueux et souvent couronné d’échecs en tout genre. Ne pas savoir comment aimer et le savoir au fond de soi est encore plus douloureux pour celui ou celle qui est en quête d’amour.

L’amour de soi mène-t-il à l’amour des autres ? J’ai tendance à privilégier cette attitude, car si je ne sais pas m’aimer, comment saurais-je quels outils et quelles manières adopter pour me pencher avec bienveillance sur l’autre qui est peut-être tout simplement… un autre moi !

Vicky Sommet

« Savoir (s’)aimer l’amour de soi commence par l’amour des autres » de Jacob Azeroual (Éditions Guy Trédaniel, octobre 2019)

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