Devenez narcissique !

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L’altruisme bien compris commence par soi-même. Tel est le message de Sauvez votre peau, un titre que Fabrice Midal doit à François Roustang qui l’a sauvé au moment où il frisait le burn out, voulant trop en faire pour sauver un ami.

S’accepter avec humanité

Fabrice Midal a le sens des titres – son Foutez-vous la paix a déjà été lu par plus de 100 000 lecteurs – des titres qui provoquent des déclics salutaires, comme le sous-titre de Sauvez votre peau : devenez narcissique ! Un brin provocateur, certes, Fabrice Midal, mais surtout profondément humain et fraternel. Car au fil des pages il appuie ses démonstrations de ses expériences, souvent douloureuses mais jamais tristes. Comme Mozart avec son Requiem, il nous dit : moi aussi je suis passé par là, j’ai souffert, je sais ce que c’est et « je suis là, maintenant, en paix avec moi-même, imparfait et génial ». Car Fabrice Midal reconnaît à chacune et chacun d’entre nous le génie d’être unique, même si nous pensons n’être qu’un vilain petit canard. « Nous sommes tous de petits canards appelés à devenir cygnes – pour peu que nous le voulions et y prêtions attention. » Nos singularités ont du bon, apprenons à « devenir l’explorateur de nos êtres ». 

Ne marchons plus sur la tête !

« Nous programmons notre vie, nous cherchons à tout contrôler, parce que nous avons peur de la vie. Être sous pression, débordé est devenu un signe de compétence. » Arrêtons de marcher sur la tête nous dit Fabrice Midal ! La liste de ses paroles frappées au coin du bon sens et de l’humanité font chaud au cœur et sont de petits bonheurs à lire chaque soir, à petites doses pour les laisser faire leur œuvre. Je me suis ainsi autorisée, sans en être désolée (sic !), à ne pas dévorer Sauvez votre peau et à retarder d’autant la rédaction de cet article. C’est juste de l’humanité vis-à-vis de mes capacités de travail.

« Se pardonner n’est pas une affirmation ni une intention, c’est un processus qui me mène à accepter d’être juste humain, un être fragile, un être perfectible. »

Citant Montaigne, Fabrice Midal nous rappelle que « c’est contre nature que nous nous méprisons ».  Et qu’il faut nous autoriser à utiliser le « Je » : « Je » nous parle de la vie. « Je » n’est pas intime, « Je »  est humain. Il touche le cœur, il touche à l’humanité. « Je », nous dit-on, « est l’apanage des poètes ».

Profitons-en et soyons les messagères de la poésie, dans ce monde qui en a tant besoin !

Anne-Claire Gagnon

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