Souriez, votre fille est végétarienne

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Végétarien, végétalien, vegan… les mots vous sont familiers, vous avez sans doute même réduit votre consommation de viande depuis que les journaux parlent de l’effet bénéfique produit sur la santé et vous dormez mieux sans en avoir consommé le soir au dîner. Jusqu’au jour où votre ado vous annonce qu’elle est devenue végétarienne…

Ne pas céder à la panique !

Le phénomène est très à la mode, notamment chez les filles depuis que des vidéos terribles sur les agissements dans les abattoirs ont tourné tout l’hiver sur les réseaux sociaux… Après avoir épluché tout ce qui se dit sur Internet, vous comprenez que végétarien c’est plutôt simple : pas de viande, pas de poisson, pas de fruits de mer (certains semi-végétariens conservent poissons, volailles et fruits de mer comme dans le régime méditerranéen). Vous avez donc échappé au végétalisme, régime végétarien strict qui consiste à ne consommer que des aliments issus du monde végétal (adieu lait, oeufs et miel !) et au veganisme¹.

Deux réactions possibles

La première consiste à rester ferme et à annoncer « tu es végétarienne, mais pas moi, je te laisse donc gérer tes menus ». La deuxième, tenant compte du fait que les jeunes ados non coachées deviennent souvent ou trop minces (le spectre de l’anorexie n’est jamais loin…) ou trop rondes (elles compensent le manque de viande par un excès de sucre…), consiste à accompagner le mouvement en disant « D’accord, je vais m’y mettre aussi pour être sûre que tu te nourrisses correctement ».

Que faut-il manger ?

La règle d’or, valable pour tout régime alimentaire, reste de varier au maximum son alimentation. Pour avoir le même apport en protéines que dans un régime avec viande et poisson et garder les huit acides aminés essentiels, il est nécessaire de respecter les associations². En effet, les protéines végétales de nature différentes, certaines pauvres en acides aminés, d’autres non, sont complémentaires. Seuls le soja et le quinoa peuvent rivaliser avec les protéines de la viande. Tofu, algues, œufs, fromages apportent les acides aminés essentiels. Attention, pas trop de féculents pour éviter les ballonnements !

Explorer des recettes

Certains plats de nos menus sont déjà végétariens et permettent de ne pas bouleverser nos habitudes (légumes, soupes, pâtes). Pour les autres, il suffit de remplacer la viande ou le poisson par un ingrédient : soja, tofu, seitan… (le tofu fumé ressemble presque à des lardons…). Le secret est de varier, innover et pour cela ne pas hésiter à consulter des livres de recettes végétariennes² jusqu’à trouver celles qui conviennent à notre goût. En effet, devenir végétarien ne veut pas dire se nourrir tristement ! Les conditions de la réussite ? D’excellents produits et des producteurs éthiques (bien regarder les étiquettes, acheter bio chaque fois que c’est possible).


Au-delà du fait que ces régimes paraissent bénéfiques pour la santé (et le sommeil…), ils sont certainement meilleurs pour notre planète. De nombreux restaurants diminuent d’ailleurs aujourd’hui leurs proportions de viande et même les grands chefs s’y mettent : Alain Ducasse a banni les aliments carnés de sa carte du Plaza Athénée et prône la haute gastronomie des légumes et des céréales en ajoutant qu’il s’agit d’une déclaration politique humaniste… Sans avoir forcément à devenir végétarien, végétalien ou vegan, consommer moins de viande en quantité et favoriser la qualité semble être tout à fait de bon sens !

Marie-Hélène Cossé

¹ Régime anglo-saxon créé en 1944 qui est un mode de vie, un refus de l’exploitation animale sous toutes ses formes : plus de chaussures ou sacs en cuir, plus de chandails en laine, etc.

²Les bonnes associations :

– la plus courante : des céréales (blé, riz, quinoa, avoine…) avec des légumineuses (soja, lentilles, haricots, pois chiches, fèves, couscous, pois cassés… vous pouvez ajouter du kombu -algue très nourrissante- dans l’eau de cuisson) (par exemple des lentilles avec du riz, du boulgour ou des pâtes) ;
– des œufs avec des céréales (par exemple riz cantonais sans saucisses ou crevettes) ;
– des céréales avec des fruits secs (par exemple riz aux noisettes) ;
– un produit laitier avec des céréales et/ou des légumineuses (par exemple pâtes complètes au fromage, salade de quinoa avec des dés de fêta) ;
– ajouter des amandes, des graines de courge, de tournesol, de chia, de sésame.

Lire :
Vegan– Marie Laforêt- Plus de 500 recettes illustrées (La Plage Éditeur,324 pages, 2014)
Bio, bon, gourmand – 350 recettes-Valérie Cupillard (Prat, 480 pages, €29,90)
La recette saine et gourmande, site  de Valérie Cupillard

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