Présumées coupables

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Les Archives Nationales recèlent des trésors, procès-verbaux, interrogatoires, « auditions de bouche », avec des mots qui accusent ou innocentent. Cet énorme travail réalisé par des historiens et des conservateurs a donné naissance à une exposition sur ces « Présumées coupables » depuis la fin du Moyen-Âge jusqu’au XXe siècle, en rendant audible la parole de ces criminelles de l’Histoire.

Face à des juges ou des témoins, le portrait de ces femmes condamnées se dessine avant même leur jugement. Anonymes ou célèbres, derrière la froideur des procédures judiciaires, elles s’humanisent pour nous faire frissonner ou nous attendrir. Des interrogatoires de Jeanne d’Arc à la condamnation de Marie-Antoinette ou du rapport de police de Léonie Bathiat, dite Arletty, à Violette Nozière, les voix de ces sorcières, empoisonneuses, infanticides, pétroleuses de la Commune ou traîtresses tondues à la Libération, nous restituent une époque, ses crimes et les sociétés promptes à juger et à condamner. Innocentes ou coupables. Ces femmes représentent aujourd’hui entre 5 et 10% des personnes aux mains de la justice. Cette exposition est une rétrospective où plus de 320 procès-verbaux d’interrogatoire font entrer le visiteur dans le prétoire (extraits sur écran, illustrations, photos) où sont jugées ces « présumées criminelles » d’exception.

Vicky Sommet

*Exposition au Musée des Archives Nationales de Paris- Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris, jusqu’au 27 mars 2017. 

À LIRE AUTOUR DE L’EXPOSITION
Présumées coupables, les procès faits aux femmes
Éditions L’iconoclaste/Archives nationales (320 pages, €25)
Préface d’Élisabeth Badinter.

 

 

 

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