Yves Saint Laurent, voyages imaginaires en Asie

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À l’occasion de sa première exposition thématique, le Musée Yves Saint Laurent expose un ensemble de créations du couturier inspiré de la Chine, de l’Inde et du Japon. Yves Saint Laurent, fasciné par l’Asie, nous livre ici sa vision personnelle à travers 50 sublimes modèles de haute couture.

Une transposition subtile

Une mise en scène précieuse, d’un dialogue entre objets d’art, prêtés par le Musée des arts asiatiques Guimet et créations du couturier est savamment orchestrée. Il a toujours voulu conserver l’aspect sociologique et symbolique de certains objets ou apparats en les transposant subtilement sur ses modèles. La force de son inspiration vient d’un désir, d’un instinct, d’une émotion née à la fois de ses lectures et de sa connaissance des arts. Yves Saint Laurent s’est laissé guider par ses rêves, ses voyages imaginaires et a su traduire, dans ses collections, toute la force et la beauté de ces cultures orientales.

« Il me suffit d’un livre d’images pour que mon esprit se fonde dans un lieu, ou un paysage […] Je n’éprouve aucun besoin de m’y rendre. J’en ai tellement rêvé. »
©L'Asie rêvée d'YSL - Mid&Plus

L’Asie, une place particulière dans son oeuvre

À la Chine, il emprunte aux empereurs leurs robes pour les détourner en un vêtement féminin et précieux. Il s’inspire aussi des costumes flamboyants de l’Opéra de Pékin. Le rouge est très présent dans ses créations, couleur de la prospérité, et les touches dorées nous renvoient aux vêtements traditionnels.

L’Inde, lui inspire un goût pour les soieries précieuses, les broderies métalliques et les costumes agrémentés de boutons bijoux. La garde robe princière et les costumes des Maharadjas le fascinent. Il retravaille le sari féminin avec ses drapés et pare ses modèles de turbans, symbole de l’autorité patriarcale et financière. Yves Saint Laurent donne ainsi symboliquement aux femmes la possibilité d’avoir un pouvoir égal à celui des hommes.

Du Japon, seul pays qu’il ait visité en 1963, il donne une vision poétique, inspirée des kimonos fleuris des Geishas et du théâtre Kabuki (forme épique du théâtre japonais traditionnel). Les lignes sont sobres et les formes respectent la culture traditionnelle et raffinée de ce pays si complexe.

En 1977, Yves Saint Laurent crée le parfum Opium, dont la fragrance très nouvelle et le flacon sont aussi totalement inspirés des senteurs et des objets d’art asiatiques.

Le couturier reste fidèle à sa vision si particulière du vêtement féminin, libérateur et avant-gardiste, empruntant à la garde-robe masculine tout ce qu’elle a de plus symbolique. Comment ne pas être fascinés par tant d’audace et de raffinement, à la fois si marquants dans ces cultures orientales et si présents dans toute l’œuvre d’Yves Saint Laurent dont cette rétrospective nous rappelle son grand respect pour la femme.

Pia Bielle
Une lectrice Mid&Plus

Musée Yves Saint Laurent Paris, l’Asie rêvée d’Yves Saint Laurent jusqu’au 27 janvier 2019.

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