Laurence Coquelet, le consentement mutuel au top

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D’abord avocate pendant une dizaine d’années à Versailles, Laurence Coquelet est installée depuis trente ans à Nantes en droit de la famille. Médiatrice depuis vingt ans, elle voit une augmentation des divorces par consentement mutuel qui représentent 70% de ses affaires.

Les femmes plus en demande que les hommes

Pour les cas de consentements mutuels la procédure est déjà simplifiée. Laurence reçoit autant d‘hommes que de femmes. Les femmes, plus courageuses que les hommes, sont plus en demande qu’eux. Ils acceptent de vivre des situations qui ne leur plaisent pas par peur et par souci financier. Les femmes se trouvent plus souvent dans des situations difficiles en vivant la violence et des incompréhensions de toutes sortes. Bien qu’aujourd’hui elles dépendent moins des hommes : 70% ont une activité et 80% obtiennent la garde des enfants. Actuellement les couples veulent que le divorce se passe bien pour avoir de bons rapports avec les enfants. Les cas pathologiques (10%) sont du ressort du psychiatre ou du psychologue.

Les problèmes financiers

Chaque cas est particulier. Les enfants posent un problème important : ils préfèrent rester avec les deux parents. Mais il y a tout de même les cas où ils en choisissent un. C’est plus souvent avec la mère, soit parce que le père ne les réclame pas ou parce qu’ils sont très petits. Dans les cas jugés, on choisit les hébergements alternés des enfants, si les conditions sont acceptables. Aujourd’hui de plus en plus de pères sont en demande de cette solution, ils s’occupent plus souvent de leurs enfants depuis une quinzaine d’années. Quand l’accord est trouvé pour les enfants, les problèmes financiers se greffent. La relation divorce et argent est complexe. Les prestations compensatoires sont plus faibles qu’avant. Dans dix ans, elles ne devraient plus exister.

Une évolution législative devrait intervenir fin 2019
pour les divorces contentieux :– diminution de la durée de deux ans,
– incitation à les faire à l’amiable.

Laurence a de plus en plus rarement des clientes qui ne travaillent pas. Les juges sont des femmes qui travaillent et qui reçoivent des femmes qui ne travaillent pas… Laurence a un cas qui dure depuis 6 ans : c’est un enfer. Mais il y a aussi des affaires où les parties sont parfaitement honnêtes.

Profession médiateur

Le manque criant de juges (5 femmes et 2 hommes à Nantes) a ouvert la profession de médiateur depuis vingt ans. Plus besoin de s’adresser aux Juges pour trouver un accord. La formation est ouverte à tout le monde. Une des premières à intégrer l’« Association Atlantique Médiation » à Nantes en 1999, Laurence reçoit des couples qui s’expriment sans violence pour trouver une solution à leur litige. Un cas demande parfois plus de quinze heures entre la négociation du montant compensatoire, les entretiens, les lettres, etc. Souvent triste est l’incompréhension de celui dont la femme veut passer à autre chose alors qu’il l’aime encore et vice versa.

Pour exercer ce métier, il faut avoir envie d’aider les autres, être psychologue, empathique, apprécier les contacts avec les gens, avoir une relation de confiance avec eux. En résumé, les aimer !

Isabelle Brisson

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