Elles font parler d’elles : les filles de…

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Le talent serait-il héréditaire? Il est certain que « les filles de » n’en manquent pas. Mais qui sont-elles ? Elles sont innombrables : actrices, chanteuses, mannequins… ou les trois à la fois, scénaristes, réalisatrices, dessinatrices… Un choix difficile et forcément subjectif s’impose. Il m’a porté vers trois femmes de lettres qui font l’actualité.

Anne Goscinny
Fille du talentueux René Goscinny et par conséquent sœur d’Astérix, de Lucky Luke, d’Iznogoud, du Petit Nicolas. Excusez du peu !

Elle n’aura que peu connu son père, disparu alors qu’elle n’avait que neuf ans, mais perpétue son œuvre. Romancière, elle a déjà publié plusieurs romans mais son actualité c’est Le Monde de Lucrèce, l’histoire d’une adolescente entrant au collège. Une première pour Anne longtemps réticente à se frotter à l’univers du livre pour la jeunesse. Sa rencontre avec la dessinatrice Catel la décidera à sauter le pas. Et tant mieux ! On suit avec affection la vie de Lucrèce, de sa famille (recomposée), de son cousin Nicolas…tiens, tiens, tiens, le petit fils du Petit Nicolas. Les aventures de Lucrèce continueront avec deux volumes à paraître fin 2018 et début 2019. Gageons qu’une nouvelle saga est née. Transition rêvée, Anne Goscinny est membre du jury du prix Clara, organisé par les Éditions Héloïse d’Ormesson qui récompense un auteur de moins de 17 ans.

« Quand on est l’enfant de Mozart, on ne se lance pas dans l’opéra ou le requiem. »

Héloïse d’Ormesson
Fille de « l’épatant » Jean d’O, Héloïse, telle Obélix, est tombée dans le chaudron magique des belles lettres toute jeune.

Partie terminer ses études de lettres aux États-Unis, elle commence sa carrière outre manche pour éviter les soupçons de piston. De retour en France, elle œuvre pour les plus grandes maisons d’édition jusqu’à la fondation de sa propre maison en 2004. Une vingtaine de livres par an mais choisis avec intelligence et discernement. « Il y a trop de « non-livres », trop de papiers noircis. » Grâce à elle, des femmes s’expriment : Tatiana de Rosnay qui avait vu son futur best-seller, Elle s’appelait Sarah, refusé par tous les éditeurs de la place ; Benazir Bhutto, premier chef d’un gouvernement progressiste au Pakistan, tragiquement assassinée en 2007 et tant d’autres. Elle finit aussi par devenir l’éditrice de son académicien de père qui partit sans avoir tout dit.

 « Mon amour viscéral des livres, je le dois d’abord à mes parents. »

Cécile Pivot
Enfin un formidable ouvrage, Lire ! écrit à quatre mains. Celles du père et de la fille. Bernard et Cécile Pivot. Un lecteur rémunéré, « marathonien professionnel de la lecture » face à une « vraie » lectrice.

Précédemment, Cécile Pivot, journaliste, a publié sa lettre d’amour à son fils autiste, Comme d’habitude. Un récit bouleversant récemment paru en poche. Lire ! est un formidable livre hommage à la lecture. Une partie de ping-pong entre le père et la fille sur leurs manières, leurs raisons de lire, leurs plaisirs : « lectures d’enfance, choisir un livre, lire le cœur libre, sacrées lunettes, offrir des livres… » C’est drôle, vif, alerte et délicieusement illustré. À déguster absolument sans modération.

« J’ai toujours aimé lire, j’aime acheter des livres, j’aime les librairies, je lis partout même en marchant. »

Alors ? Héréditaire ou pas le talent ? À vous de juger.

Agnès Brunel-Averseng

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