Noémi Brunet, une châtelaine en bleu de travail

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« Je suis une châtelaine » affirme Noémi Brunet avec le sourire. Les coups de foudre, les rencontres, les injures faites au temps sont sa motivation première pour acheter des châteaux et leur redonner vie.

Un fil conducteur

Des études d’histoire de l’art puis un travail dans un galerie de mobilier Art Déco et enfin, antiquaire pendant 10 ans où Noémi Brunet se spécialise dans la céramique des années 40 et 50 et le mobilier des années 1910 à 1970. Parallèlement, elle restaure avec son mari, dans la tradition du bâti ancien, une maison à pans de bois dans le centre de Gaillac dans le Tarn et entreprend la même chose à Saint-Fargeau (Yonne), avant d’acquérir un château à Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher). Le tout en faisant appel à des banques pour obtenir un emprunt avant de le revendre deux ans après à un propriétaire viticole voisin. « Un château restauré et préservé, nous avions atteint notre but. »

L’Abbaye Royale de La Réau

« Comme je suis passionnée par les monuments historiques, je regarde sur Internet les bâtiments en déshérence en vente et j’ai rencontré par hasard cette abbaye, un site majestueux qui crevait les yeux déjà sur l’écran ! Le lendemain, après quatre heures de route, nous avons découvert sous la pluie cette abbaye somptueuse qui défie l’imagination et trouble l’esprit, une émotion rare ressentie tout de suite. C’est une question d’épiderme, je vibre à l’intérieur, je touche les murs, j’aime l’histoire qui passe malgré les ravages du temps, la négligence des hommes et le manque d’argent. Mon but n’est pas de rénover le lieu mais de garder les vestiges, la couleur des pierres, les enduits qui craquent, les murs lépreux. Nous sommes des passeurs, les compagnons d’une chaîne pour partager, transmettre, et sensibiliser le public à son patrimoine ».

Le clos et le couvert

Dévitaliser pour enlever les arbres, nettoyer et décorer pour ouvrir au public, avec l’aide des officiels du tourisme, après quelques dépenses urgentes pour remanier les toits et colmater les fuites d’eau. « Le public, on en a besoin pour faire face aux charges fixes, soit 10 000 visiteurs par an pour assurer les restaurations et demander des subventions. On trouve des idées pour attirer le monde comme en septembre 2018 où on organisera à la mode anglaise, une Country Fair, avec une locomotive à vapeur qui fera le tour de l’église abbatiale, des montgolfières dans le ciel, des rapaces, un chantier médiéval, la vénerie avec des chevaux et des trompes, en présence de 80 exposants. Mon père était un bâtisseur et il m’a transmis son amour du patrimoine. Et appris que rien n’est compliqué et qu’il suffit, quand on est passionnée, d’agir au lieu de gémir, donc, merci papa, merci maman ! ».

Vicky Sommet
Article publié le 9 novembre 2017

Château de Saint Fargeau
Château de Selles-sur-Cher
Abbaye Royale de la Réau

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