Perla Servan-Schreiber ou la dame joyeuse

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Essayiste et cuisinière, disent ses biographes aujourd’hui, mais hier, après des études de droit et de sciences politiques, son avenir penchait du côté de l’enseignement. Le hasard en décide autrement, elle rencontre un publicitaire et la voilà qui se retrouve à travailler pour « la réclame ».

« J’ai adoré ce métier de publicitaire. J’ai eu la chance de travailler pour ce qui, à l’époque, était une des plus belles tribunes féminines, le journal ELLE, puis pour Marie-Claire. J’ai alors rencontré Jean-Louis, mon mari, et nous avons fondé des revues comme Psychologies Magazine ou CLES. Je sais développer une marque et en associant nos deux expériences, nos deux intuitions, nous avons continué à travailler ensemble mais moi, je ne suis pas journaliste. »

La première génération libérée

Autrefois les femmes avec l’avènement de la ménopause changeaient. Leur destin était d’être mère et dès lors qu’elles ne pouvaient plus enfanter, elles n’étaient plus femmes. « Elles vivaient et s’habillaient autrement, c’était la fin de la féminité ! La ménopause est une étape, mais grâce à la science nous pouvons éviter les méfaits du vieillissement avec des traitements appropriés. Au lieu de vivre dans l’illusion de la jeunesse, nous devons être rigolotes et esthétiquement à peu près comme il faut, c’est une politesse que de rester au mieux de nous-mêmes ». Et être en activité serait un stimulant naturel pour passer ce cap.

« La joie est au cœur de ma vie, j’ai eu la chance d’avoir des parents joyeux et j’ai hérité de leurs gênes. C’est ma source d’énergie, la joie se cultive et elle ne grandit que si on la partage. C’est comme l’amour, on partage la vie de quelqu’un qui est radicalement différent de vous et on se réjouit de ces différences. Ou comme avec des copines, on accepte avec tolérance les particularités des autres ».

S’alléger de tout

Savoir ce que l’on veut, ne pas s’accrocher à sa jeunesse, penser qu’on n’a pas toujours raison (et elles sont plus nombreuses qu’on ne croit) et arrêter de se faire la guerre, ce sont là les privilèges de l’âge. « Je suis amoureuse de la jeunesse des autres et convaincue qu’être souvent avec des jeunes de tous âges me garde vivante, avec des désirs et des rencontres. On reconnait ce qu’on a perdu, ce qu’on a gagné, et la lucidité de l’âge ne vous fait pour autant retrouver l’insouciance de la jeunesse. »

« Cuisiner, c’est mon plaisir »

La cuisine est un passe-temps vital pour Perla Servan-Schreiber. « Ma mère au Maroc était une magnifique cuisinière et pâtissière et, de famille modeste, elle cousait aussi nos vêtements. Le prêt-à-porter n’existait pas et le prêt-à-manger encore moins. Elle ne m’a jamais appris, mais je l’ai regardée faire et je voulais éprouver la même joie qu’elle. La cuisine est ce qu’est votre vie et, à l’occasion de voyages, j’ai découvert les cuisines italiennes, marocaines, vietnamiennes et toutes les autres saveurs du monde. »

Ma devise de vie, c’est « L’acceptation joyeuse de la réalité ».

Vicky Sommet

LIRE

« Les promesses de l’âge » de Perla Servan-Schreiber aux Éditions Flammarion (2018).
« La cuisine de Perla » de Perla Servan-Schreiber aux Éditions de la Martinière (2015).

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