Sylvia Grandperrin, une aventurière au service de la création

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D’origine vénézuélienne, un passé pionnier, aventurier et un peu rocambolesque, Sylvia Grandperrin a probablement été inspirée par son père qui a construit la première centrale électrique au Venezuela et a même été élève d’Einstein ! Architecte hier, créatrice de bijoux aujourd’hui… Sylvia se forge un destin hors du commun.

Des perspectives inattendues

Sylvia rentre de Caracas par le paquebot L’Antilles, un transatlantique des années 50, comme on n’en fait plus maintenant, qui se rendait au secours des bateaux en détresse et a fini par brûler. Sa carcasse repose toujours au large des Iles Moustiques.Revenue à Paris, Sylvia fait ses études d’architecture. Elle rencontre son mari, pilote, et n’en finira plus de voyager pour le suivre… S’ouvrent des perspectives inattendues : elle part vivre en Afrique, au Nigeria, pays dur et violent, où elle ne veut pas d’une vie d’expatriée oisive et travaillera, envers et contre tous, au premier plan d’urbanisme de la capital Abuja. Elle va ensuite au Gabon, prend la direction d’un cabinet d’architecture à Libreville et est embarquée dans les projets parfois pharaoniques du président Bongo.

L’Afrique c’est l’aventure conjuguée au plaisir intellectuel.

Pionnière du marketing et de l’identité visuelle

Enceinte, Sylvia décide de revenir en France… L’aventure doit prendre une autre forme. La politique industrielle et économique de la France s’est « envolée » pendant les trente glorieuses et le transport aérien du monde se partage entre les compagnies Air France et UTA, pionnières de l’aviation civile. Elle rentrera donc à Air France « comme on rentre en confession » dit-elle. Elle s’occupe d’abord du parc immobilier, de la construction des terminaux C et F, puis passe au service Gestion de la Marque, des chartes graphiques, de l’identité visuelle et est aussi impliquée dans les gros chantiers de l’époque, comme l’aménagement des cabines ou le design du Concorde avec Andrée Putman. Elle voyage partout dans le monde pour créer des agences et former le personnel.

©Sylvia GrandperrinUne autre voie : créatrice de bijoux

Et la privatisation arrive. Sylvia ne correspond plus au futur normé de la compagnie. On lui fait comprendre qu’elle n’y a plus sa place malgré tout ce qu’elle y a construit (et qui perdure encore), une histoire comme beaucoup d’entre nous l’ont vécue. Elle finit par partir au bout de deux ans d’une période éprouvante pendant laquelle, par besoin de respirer, elle a commencé à fabriquer des bijoux avec ses filles. Elle a trouvé son autre voie, elle croit dans le pouvoir thérapeutique des pierres qui lui redonnent énergie et confiance. Ses précédentes expériences lui donnent accès à des salons professionnels où elle a la vision des tendances des années à venir, ses voyages sont aussi une source d’inspiration.  Elle ouvre une boutique, lance jusqu’à deux collections par an et ça marche ! Aujourd’hui, elle continue avec sa boutique en ligne.

Cette femme au parcours atypique est une vraie pionnière de l’air du temps qui a traversé les périodes vibrantes de ces 40 dernières années. Les pierres, qui la passionnent toujours autant, lui ont permis de remettre les pieds sur terre. Elle écoute leur discours pour continuer à créer, car la création est le fil rouge de sa vie. Elle compose des bijoux élégants, raffinés et délicats… Aérienne en somme !

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Anne-Marie Chust

Sylvia Grandperrin, son site

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