Le grand boum de la vente directe

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L’essor d’internet, des réseaux sociaux et des sites marchands, couplé avec le développement de l’économie de partage, tout concourt aujourd’hui au grand boum de la vente à domicile. Vendre directement du fabricant au consommateur sans passer par un distributeur est dans l’air du temps et permet soit d’arrondir ses fins de mois, soit de devenir un véritable projet professionnel.

Autrefois, les réunions Tupperware

Quand nous étions enfants, le porte-à-porte existait déjà (le souvenir de ma mère ouvrant la sienne chaque mois à un vendeur de savonnettes et produits ménagers me fait encore sourire), ainsi que la vente par délégués commerciaux (me revient à l’esprit mon père se faisant littéralement fourguer, au grand dam de ma mère, une encyclopédie complète illustrée par Dali immédiatement oubliée dans un grenier..) et la vente en réunion (tout le monde a entendu parler des ventes de la marque Tupperware). De même que les ventes à domicile organisées dans les salons d’amies ou de relations à l’approche de la fin de l’année afin d’acheter cadeaux de Noël ou accessoires de mode.

Aujourd’hui, un vrai business

La vente à domicile a bien dépoussiéré son image d’autrefois ! En effet, tous les secteurs s’intéressent maintenant à ce mode de distribution qui est devenu une vraie manne : agriculture (certaines adhèrent à une AMAP), cosmétique, cuisine (le fameux robot de cuisine qui coupe, mixe et cuit Thermomix !), déco, gastronomie, habitat, oenologie, textile, etc. Des ambassadrices de la marque Bonduelle ont par exemple commencé à animer des réunions de salon pour apprendre à mieux cuisiner les légumes ou bien la marque des Laines Phildar a organisé des ateliers de tricot à domicile… Les consommateurs réclament de nos jours confiance et convivialité. Les femmes en particulier aiment pouvoir aborder entre elles et sans tabou des thématiques qui les préoccupent (sexualité, vieillissement…). Les réunions organisées à domicile représentent ainsi un moment de partage et de parole libre.

Un exemple en cosmétiques

La marque Nu Skin créée en 1984 aux États-Unis a choisi dès sa création de façon tout à fait différente et innovante de distribuer ses produits par la vente directe. Aujourd’hui, la société, fidèle à son modèle commercial de départ, vend ses produits via un réseau mondial d’1 million de distributeurs indépendants par le biais d’ateliers-démonstration personnalisés. Les vendeurs sont des consommateurs convaincus. Ils connaissent parfaitement les produits et forts des bénéfices observés, sont formés à recommander les meilleures options face aux besoins de leurs clients. Formation, accompagnement et travail en équipe font partie du métier. La marque affirme que les moyens financiers non investis dans les circuits de distribution le sont dans la recherche et le développement de produits et parle de 20% d’économie pour l’acheteur par rapport à une vente par circuit classique via distributeurs…

La vente directe apparaît donc être à la fois une réponse aux demandes des consommateurs de plus de convivialité, d’humain et de qualité dans les relations commerciales et une véritable solution anti-crise pour des personnes dans des situations financières très différentes. Pour celles que cela gêne de se servir de ses relations sociales pour instaurer des relations commerciales, il vaut mieux passer son chemin, mais pour les autres, celles qui aiment le marketing relationnel et qui visent une qualité de vie, pourquoi pas ?

Marie-Hélène Cossé

Quel statut juridique ?

En France 600.000 personnes seraient employées aujourd’hui par la vente directe dont un tiers en complément de revenus, un tiers en multi-activités et un tiers à plein temps. Le statut de VDI (vendeur à domicile indépendant) a été créé en 1993 à l’initiative de Martine Aubry. La rémunération se fait par des commissions sur la vente des produits. Les marques se chargent généralement de la formation et la gestion se fait sur informatique. Les personnes interrogées assurent se constituer ainsi soit une source de revenus tout à fait appréciable (la moyenne à temps plein tourne autour de €2.000 brut par mois), soit un complément de revenus appréciable en fonction du temps qu’ils décident d’y consacrer (occasionnel, partiel, mi-temps, la moyenne tourne à €400 par mois).

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