Barbie à la retraite ?

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La fameuse poupée de Mattel, l’icône de la mode de notre enfance, vient de fêter ses 55 ans ; or, ses ventes chutent constamment et régulièrement depuis 2012 : l’heure de la retraite a-t-elle sonné ?

En 1959, Barbie (diminutif de Barbara, fille de la créatrice américaine), avec sa poitrine opulente, sa taille fine et ses longues jambes, révolutionne le marché des poupées en allant totalement à l’encontre du style rond et asexué de l’époque. Au fil de l’évolution de l’émancipation de la femme, Barbie se découvre métiers, loisirs et occupations de plus en plus diversifiés. Son compagnon Ken (le prénom du fils de la créatrice) a lui peu changé au fil du temps. Mais Barbie fut aussi controversée : interdite en Arabie saoudite, déclarée fantasme d’adulte et non d’enfant par certains psychiatres, décriée par certains parents la soupçonnant d’encourager notamment la consommation excessive, la chirurgie esthétique ou encore l’anorexie (y-a-t-il un lien entre la perception du poids idéal et du corps chez les petites filles jouant à la poupée ?). La bimbo cristallise la haine de ceux qui voient en elle l’archétype de la femme-objet. Une étude récente indiquerait même qu’elle briserait les rêves professionnels des petites filles la possédant…

Alors pourquoi cette icône de la mode ne fait-elle plus vibrer la corde fashion des fillettes ? Aux États-Unis, elle fait les frais depuis une dizaine d’années de la concurrence de la poupée Bratz, plus jeune, plus trendy, multi-ethnique. Une autre rivale existe : la poupée Lammily. C’est une nouvelle version de Barbie qui ressemblerait à une vraie femme d’aujourd’hui avec des mensurations normales, non sur-maquillée, pouvant bouger bras et  jambes… Mais n’est-il pas difficile aussi de séduire des fillettes qui se tournent désormais vers les tablettes et les produits high-tech ?

Mattel, la société qui commercialise cette héroïne mondiale a cependant décidé de tout faire pour doper les ventes de sa Mid&Plus en misant tout sur la mode, les détails et les accessoires et en assurant surtout sa reconversion professionnelle. Après avoir été hôtesse de l’air, mannequin ou encore coiffeuse, la poupée devient aujourd’hui entrepreneuse. Elle est équipée comme une working girl traditionnelle avec tablette et smartphone et elle devrait même avoir sa propre page sur le réseau LinkedIn. « Nous essayons toujours de faire de Barbie un reflet de l’époque ». Barbie ne veut pas être mise à la retraite !

Marie-Hélène Cossé
Voir article Le Matin 9/7/2014 

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