Les Parisiennes sans Parisien

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Leurs yeux de biche et leurs jambes élancées m’ont fait rêver pendant des années… Élégantes, piquantes et pétillantes, elles étaient aussi frivoles, délurées et sensuelles. Les Parisiennes ont perdu leur papa cet été… Kiraz les a quittées sans faire de bruit, à 96 ans.

Arménien d’Égypte et Parisien d’adoption, le dessinateur les a croquées jusqu’au bout… Avec plus de 25 000 dessins à son actif, il a porté un regard bienveillant sur ses muses, les femmes de Paris, qu’il aimait tant. Assis à une terrasse de café ou au jardin du Luxembourg, il s’inspirait des passantes pour capter d’un coup de pinceau la mode parisienne et les changements de la société.

Sa première Belle sévit dès 1951 dans Samedi soir, puis dans Ici Paris. En 1959, le Carnet de Belles devient Les Parisiennes en double page dans Paris Match, rebaptisé ensuite Kiraz-Color jusqu’en 1987.

« On ne voit, en ce moment, que des catastrophes dans les journaux. Encore un play-boy qui se marie ! » (Kiraz-Color)©Les Parisiennes - Kiraz

Au fil des années, dans la publicité ou dans Le clin d’œil de Kiraz dans Gala, les jolies Parisiennes apparaissent avec leur père, puis leur mari ou amant, toujours parisien. Elles osent même se déshabiller pour le magazine américain Playboy. Au gré des saisons, les Parisiennes évoluent avec humour et légèreté : faisant du shopping dans les rues de Paris, partant en week-end à la campagne, en vacances à la plage ou à la montagne… en tenue chic, branchée ou décontractée. Intemporelles dans leur féminité, elles n’en sont pas moins déconcertantes d’actualité dans leurs propos.

Kiraz a su capter dans ses dessins toute la féminité et la légèreté des Parisiennes et su traduire leur indépendance d’esprit et leur liberté de ton.

Marie-Blanche Camps

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