Les rondes serviettes

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Qui se cache derrière cette appellation pour le moins étrange ? Ni des spécialistes en linge de table, ni une assemblée de dames girondes, ni même le personnel d’une cantine de collège, mais un club de femmes amatrices de cuisine créé par Lydie Di Méo et ses amies à l’image du Club des 100*.

Gourmande, gourmet et curieuse d’autres saveurs, elle a souhaité créer un club de femmes au palais éduqué et désireuses de goûter à d’autres cuisines. Sans craindre de se dévoiler malgré l’adage : « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es ». Il a suffi d’une femme, puis de deux et de trois pour que l’idée de Lydie Di Méo se concrétise. Chacune a d’abord invité une amie à un premier déjeuner au restaurant du Cherche-Midi et l’idée a jailli : se donner pour objectif de faire se rencontrer des femmes de milieux différents, encore en activité, par le biais d’une bonne table. Et ça a fait boule de neige, elles sont venues en nombre, aujourd’hui près d’une trentaine de membres actifs, pour déjeuner ensemble le premier jeudi du mois. « Les statuts ne sont pas encore terminés et l’association pas encore créée. Mais nous nous réunissons déjà dans un restaurant pour prendre du bon temps ».

La Brigadière.C’est en quelque sorte la maîtresse des cérémonies ; « Elle est chargée de trouver le lieu, de convoquer les participantes, de choisir le menu avec le chef et de discuter le prix, entre 30 et 50€ de préférence. Au départ, elle présente le club, ses membres, ses motivations pour éviter qu’une horde d’une trentaine de femmes perturbent la sérénité du lieu sans qu’on sache pourquoi elles sont venues. Elle organise aussi une répétition pour que tout soit parfait le jour J et choisit le critique du jour. En effet, pendant le déjeuner, un membre doit apporter une critique constructive, à voix haute, devant toute l’assemblée … et parfois devant le chef lui-même ! ».

L’art et les manières … à table.« Plus récemment, on s’est dit qu’on pourrait coupler gastronomie et voyages. Notre premier déplacement s’est déroulé en Toscane où nous avons goûté des plats locaux et visité des collections d’art ancien, et j’ai pu, pour compléter ce programme alléchant, organiser une visite d’art contemporain, grâce à mes relations professionnelles puisque je suis galeriste, spécialisée dans l’art moderne et la découverte d’artistes contemporains italiens. Sans oublier la dégustation de vins toscans. Un souvenir merveilleux ! Ou encore, plus près de Paris, nous avons organisé un déjeuner à l’Auberge du Jeu de Paume à Chantilly et visité l’exposition consacrée à Botticelli au Musée Condé tout à côté. Et nous avons aussi approché la cuisine chinoise conseillée par une de nos membres originaire de ce pays, une manière de vivre pleinement une ouverture sur le monde ! ».

Du bistro au gastro. « Parmi nous » précise Lydie Di Méo « quelques-unes sont spécialistes en dégustation de vins, d’autres ne savent pas cuisiner mais apprécient l’originalité d’un plat. Ce qui nous rassemble, c’est notre intérêt pour la cuisine. Nous formons un club de sœurs qui s’entraident, par exemple lors d’évènements propres à chacune dans sa sphère professionnelle. Car nous exerçons toutes des métiers différents, avocate, financière, politique, directrice de théâtre, comédienne, écrivaine, conservateur de musée et plusieurs d’entre nous exercent des métiers qui tournent autour de l’art. Ce n’est pas un hasard si elles nous ont rejoints ! Car si l’art est le ciment de notre club, nous entendons bien nous ouvrir encore à d’autres cuisines et établir des échanges avec d’autres clubs féminins comme un club suisse qui nous a déjà sollicitées. Se nourrir des autres reste notre credo ! ».

Vicky Sommet

* Le Club des 100 : Une assemblée de fieffés gastronomes regroupés dans une association confraternelle fondée en 1912 qui se réunit encore aujourd’hui, entre hommes seulement, sauf soirées spéciales avec invitées.

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