Leurs maisons au féminin            

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Les grands hommes ont laissé, en plus de leurs créations, une trace de leur passage dans une maison qui a défié le temps. Pour les femmes, c’est différent car, au-delà de leur travail, peu de souvenirs subsistent des résidences où elles ont habité et qui témoignent de leur intimité.

La maison de George

Telle la maison de George Sand à Nohant, construite au 18ème siècle, reçue en héritage de Madame Dupin de Francueil, sa grand-mère paternelleElle y vécut en écrivant et acquit son indépendance puisque, séparée de son mari, elle défendit les droits des femmes et s’investit dans la révolution de 1848. Entourée de ses enfants, d’artistes comme Franz Liszt, Balzac, Delacroix, Pauline Viardot, Théophile Gautier ou Gustave Flaubert, c’est avec son compagnon Frédéric Chopin qu’elle y résida neuf années, une maison devenue aujourd’hui musée. Entre 1839 et 1842, elle habita aussi Paris, deux pavillons sur cour au 16 rue Pigalle, disparus aujourd’hui.

Les maisons-musées

La maison natale de Colette est à Saint-Sauveur-en-Puisaye, là où sa mère Sido lui transmit sa connaissance des plantes et des bêtes et cet art de percevoir le monde à travers tous ses sens. Elle restera fidèle à un pays, la Puisaye, et à une région, la Bourgogne. « Ma maison reste pour moi ce qu’elle fut toujours : une relique, un terrier, une citadelle, le musée de ma jeunesse… » Tout comme la maison de Jane Austen à Chawton où elle passa les huit dernières années de sa vie et qui est malheureusement menacée de fermeture depuis le confinement britannique qui la prive de recettes. Ou celle de Mary Cassatt, peintre impressionniste américaine qui habitait au Mesnil-Théribus (une école porte son nom) au château de Beaufresne jusqu’à son décès, demeure où elle recevait Edgar Degas et peignait des portraits de femmes et d’enfants avec pour modèles favoris les membres de sa famille.

Le château de Beaufresne – Le Mesnil Théribus

Ma voisine Joséphine

Plus respectueusement, je devrais dire Joséphine de Beauharnais, le grand amour de Napoléon, qui habita ce petit hôtel particulier au 60 rue de la Victoire dans le 9ème arrondissement de Paris. Joséphine emménagea avec de modestes meubles, une maison qu’elle quittera pour rejoindre Napoléon en Italie en recommandant à l’architecte de la meubler entièrement. Ce qui lui valut une note corsée, si élevée que Napoléon s’en souviendra encore à St Hélène : « Quelle fut ma surprise, mon indignation et ma mauvaise humeur quand on me présenta le compte des meubles du salon qui ne me semblait rien de très extraordinaire… j’eus beau me défendre, crier, il fallut payer. » Seule une fresque peinte fut sauvée avant sa destruction et orne aujourd’hui la Malmaison.

Restent aussi pour certaines des plaques commémoratives qui témoignent de leur présence comme l’écrivaine américaine Edith Wharton, rue de Varenne, qui fut la première femme à recevoir le prix Pulitzer et la première faite Docteur honoris causa de l’université de Yale. L’Histoire doit aussi compter avec cet adage : « Dis-moi où tu habites, je te dirais qui tu es » ou.. qui tu as été !

Vicky Sommet

©Edith Wharton - Mid&Plus

Plaque apposée au no 53 de la rue de Varenne à Paris

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