Des phéromones pour protéger la nature

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Une méthode sans insecticide est de plus en plus souvent employée dans les vignes du Faugérois (Hérault). Elle est utilisée avec succès par Céline Cabanel depuis 3 ans.

Lutter contre le ver de la grappe

Grâce à des liens particuliers, Céline lutte contre le ver ravageur de la grappe. Ces liens se présentent sous la forme de petites tiges rouges qui mesurent une vingtaine de centimètres de long chacune. Elles sont fixées sur les ceps fin mars ou début avril de chaque année. Et sont disposées toutes les 4 souches, un rang sur deux. Avec la chaleur, les liens diffusent une substance qui perturbe le vol du papillon mâle vers la femelle.

Confusion sexuelle

En effet les liens provoquent la confusion sexuelle chez les papillons (Cochylis et Eudémis) en utilisant l’hormone qui copie la phéromone de l’insecte en période de reproduction. « Le pauvre mâle n’en reconnaît plus la femelle, donc ne peut pas s’accoupler », constate Céline. Sinon, les papillons fécondés pondent sur le raisin, les vers vont de grain en grain, les perforent, s’installent dedans et les pourrissent. Les phéromones éliminent donc 2 des 3 principaux ravageurs de la vigne grâce à cette méthode.

Les autres principaux ravageurs

Le troisième ravageur le plus important de la vigne, selon Céline, se nomme la cicadelle. Cet insecte minuscule est pourvoyeur d’une maladie nommée la flavescence dorée. Il se nourrit de la feuille et transmet cette affection à la souche. Côté champignons, les plus répandus sont l’oïdium et le mildiou qui sont notamment traités avec le souffre et le sulfate pour éviter les chloroses et autres maladies.

Une demande collective

La mise en place des liens répond à une demande collective. Pour être efficace la méthode doit porter sur des surfaces d’un seul tenant. « Ici, à Laurens (Hérault), nous les pratiquons sur 10 ha », explique Céline qui a équipé 3 ha de ses propres vignes. La taille minimum préconisée étant de 5 ha, elle agit en même temps que ses voisins.

Une vigneronne attentive

En tant que vigneronne d’une cave particulière, Céline a repris le domaine de ses grands-parents. Depuis peu elle travaille à plein temps. Avant elle vendait son vin en coopérative. « Quand on est indépendant le métier est dur : il y a la culture, les dégustations et les salons, mais cela donne des satisfactions ». Philippe qui partage sa vie exerce une autre profession qu’elle. Il l’aide à trouver les noms des cuvées : « Coup de cœur », « Ômage », « Eté indien » en rouge, « Parfum d’ivresse » en blanc et « Saveur estivale » en rosé. De jolis patronymes pour un couple sympathique, très attentif à l’Homme et à son environnement.

Et devinez quoi ? Céline et Philippe sont ivres de joie à l’idée de protéger la nature et les petites bêtes qui vivent dedans.

Isabelle Brisson
Mid&SudOuest

Cécile Cabanel, Domaine Schisterelle, Tél. 06 03 22 16 56

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