Après le tout électricité, le tout Internet, l’intelligence artificielle (I.A.) sera bientôt partout nous assène les médias. Passons rapidement sur Robin, le robot barista qui remplace le beau hipster tatoué derrière son bar pour nous servir un café à notre convenance ou bien sur Flippy qui nous retourne les steaks hachés au fast-food, oublions aussi Harry, premier robot sexuel qui, parait-il, ferait preuve d’humour et regardons ce que l’I.A. peut apporter plus sérieusement à notre vie de femme.
Un des enjeux majeurs pour notre santé
Quelques applications en particulier en matière d’aide au diagnostic à partir d’imageries sont prometteuses et encourageantes (Google Deepmind Health Project). Une start-up française Therapixel travaille sur le dépistage précoce du cancer du sein en s’appuyant sur l’analyse de centaines de milliers de cas. IDX, elle, analyse les scanners de rétines pour y repérer la rétinopathie diabétique, d’autres le glaucome, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Rythm avec sa plate-forme intelligente Morpheo analyse les données du sommeil pour détecter des pathologies (apnées…). Le plus fort (élémentaire…) c’est Watson, dont une version spécialisée dans l’oncologie pose un diagnostic en analysant les données personnelles du patient qu’il croise avec des informations collectées dans un corpus de centaines de milliers d’articles de recherche médicale mis à jour en temps réel. Tous ces puissants outils n’enlèvent rien à la responsabilité du médecin, à son expérience et à son jugement final, ils permettent l’anticipation et aussi une meilleure personnalisation des traitements.
Une opportunité pour le travail des femmes
« Le futur de l’I.A. sera féminin » titre le site économique de Quartz. Un des objectifs du rapport de Cédric Villani¹ est de de multiplier par trois le nombre de personnes formées à cette discipline d’ici à 3 ans avec des actions spécifiques visant à féminiser les formations en mathématiques et en informatique (40% de femmes dans les filières du numérique). Sur ce nouveau marché, nous avons donc toute notre place à prendre. Dans la conception mais aussi dans des domaines où la machine n’a aucune compétence car, sans tomber dans les poncifs genrés, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, la psychologie au féminin font largement leurs preuves dans le spectre, entre autres, du management, de l’éducation et de la santé.
Fascinante mais aussi inquiétante, l’I.A. soulève à juste titre de nombreuses questions politiques, juridiques et éthiques. La machine toute puissante supplanterait un jour l’être humain… Pour l’instant elle n’est capable que d’apprendre ce qu’on lui donne à ingurgiter. À l’homme de savoir maîtriser cette super intelligence et d’en faire un assistant pour l’alléger de certaines tâches, d’en profiter pour développer sa propre créativité, ses capacités de conseil et de critique, ses qualités relationnelles, potentiel non encore imité ou égalé… à ce jour.¹
¹Rapport de Cédric Villani, député LRM, chargé d’une mission parlementaire sur l’IA, Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
ABCD DE L’I.A.
♦ALGORITHME : méthode, ensemble successif de règles ou de consignes nécessaires à l’accomplissement d’une tâche spécifique ou à la résolution d’un problème mathématique donné
♦BIG DATA : données massives, désigne des ensembles de données devenus si volumineux qu’ils dépassent l’intuition et les capacités humaines d’analyse et même celles des outils informatiques classiques de gestion de base de données ou de l’information. Seuls les algorithmes d’IA peuvent les exploiter.
♦CHATBOT, ou bot, appelé aussi « agent conversationnel », robot concierge est un programme informatique capable de simuler une conversation avec un ou plusieurs humains par échange vocal ou textuel.
♦DEEP LEARNING : technique d’apprentissage permettant à un programme, par exemple, de reconnaître le contenu d’une image ou de comprendre le langage parlé, de gérer des tâches de classification avec un niveau de précision exceptionnel.