À la recherche d’un monde perdu

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Élégantes, élancées, riches, les femmes de la haute société de la fin du XIXe siècle sont magnifiquement peintes par Giovanni Boldini (1842-1931), portraitiste virtuose, très couru du gratin de la Belle Époque, tombé depuis lors en désuétude. Le Petit Palais rompt avec ce silence en choisissant d’organiser une rétrospective en son honneur, la première depuis soixante ans. 150 oeuvres presque inconnues y sont exposées, des corps tels des lianes, des mains effilées, des toilettes exquises de grands couturiers, des silhouettes à la Klimt, grâce et raffinement sont au rendez-vous. On s’y croirait presque dans ces bals, réceptions ou dîners mondains si chers à Marcel Proust, ami du portraitiste. Le travail de Boldini est un beau témoignage des plaisirs d’une Belle Époque disparue et de l’effervescence d’un Paris perdu, capitale de la mode, une ville à la pointe de la modernité. Comble de l’élégance et du raffinement ? Ou tyrannie de l’esthétique féminine ? Je laisse à chacune le soin de résoudre le paradoxe.

Marie-Hélène Cossé

« Boldini, les plaisirs et les jours », Musée du Petit Palais. Jusqu’au 24 juillet.

AUTOUR DE L’EXPO

♥ LIRE OU RELIRE Chéri de Colette, Un amour de Swann ou Les Plaisirs et les Jours de Marcel Proust.
♥ VOIR Chéri de Stephen Frears, Un amour de Swann de Volker Schlöndorff.

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