Apprendre à décider

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On hésite, on réfléchit, on est incertain, voire indécis, bref, on ne sait pas toujours prendre une décision. Ce qui est valable à la maison pour des parents face à des adolescents rebelles l’est aussi pour des enseignants devant une classe dissipée ou un patron qui souhaite imposer de nouvelles directives dans son entreprise. La prise de décision amène à faire un choix et à agir en conséquence.

La prise de décision. Ce qui est simple pour des êtres posés et sûrs d’eux l’est beaucoup moins pour es personnes influençables ou incapables de trancher. C’est là qu’intervient le coach, celui ou celle qui décortiquera votre pensée pour vous amener à décider en votre âme et conscience. Hélène Yverneau¹, coach en développement personnel, commence ses séances en allant chercher d’abord la véritable histoire de la personne qui veut être coachée. Si elle décèle une souffrance, elle estime que son devoir déontologique l’oblige à la diriger vers un psychologue car elle ne peut prendre en charge cette responsabilité. En revanche, si la personne arrive avec un problème ponctuel, elle perçoit vite « la demande cachée » pour régler une question qui peut l’être en quelques séances de travail ensemble : un malaise de vie passager ou une décision importante à prendre.

Avant la décision. La coach part du principe que la personne a les réponses en elle-même et que son travail va consister à l’aider à faire ce travail exploratoire. « Obliger la personne à prendre du recul, à s’approprier son histoire et pour y parvenir, à la rassurer pour qu’elle puisse se laisser aller à dire ce qui est enfoui en elle ; qu’elle vienne seule pour un problème personnel ou à l’initiative d’un responsable dans une entreprise qui veut motiver ses personnels à la prise de décision. Mais de toutes les manières, l’entrevue sera strictement confidentielle et rien ne sortira à l’extérieur ».

Les étapes du travail du coach :
– Recueillir les informations
– Trouver la véritable raison de l’indécision

– Comprendre l’environnement familial
– Faire confiance au libre arbitre
– Enseigner le lâcher prise
– Apprendre à se démarquer de ce qu’on a au fond de soi

Décider, c’est un face-à-face. Pour un patron, il est intéressant de pratiquer le management participatif, pour que tous les employés adhèrent à la prise de décision et ces réunions collaboratives qui font émerger une décision, donnent à chacun l’impression d’avoir été une des chevilles ouvrières. Pour un employé, une décision prise plus haut, l’oblige seulement à bien l’appliquer et à se sentir libéré de ne pas avoir de décision à prendre. En famille, d’autres facteurs interviennent tels que l’intuition, les émotions, le sentiment de pouvoir. « Les Français sont trop rationnels, à l’image de Descartes, et continuent à penser en s’appuyant sur la raison pour choisir, décider et appliquer la décision ».

De la décision à l’action. Prendre une décision importante crée un climat anxiogène, oblige à passer de la réflexion à l’action, qu’il s’agisse d’une séparation de couple ou d’un licenciement. Il y a un avant et un après ! Si l’hésitation empêche d’avancer, c’est qu’il y a des problèmes personnels qui ne sont pas réglés. « Les indécis viennent voir un coach pour qu’au terme de quelques séances seulement, ils ont la confirmation qu’ils ont le droit de s’autoriser à penser ou à décider. Et c’est plus facile d’en discuter face à une personne étrangère plutôt que d’essayer de résoudre ces problèmes dans un cadre familial ou amical ». Sans compter ceux qui font confiance au hasard, au destin, au dernier qui a parlé pour prendre une décision ! On peut aussi décider de ne pas décider et de laisser le temps ou l’expérience décider pour vous. Pour le neuroscientifique américain António Damásio, la prise de décision passe par « l’intelligence émotionnelle ».

Décisions fermes ou décisions molles. Les coaches voient les demandes des coachés évoluer au fil des années : « Ils nous disent avoir du mal à entendre les discours religieux ou politiques, perdent facilement leurs repères dans une société qu’ils ne comprennent plus bien, se sentent souvent peu aptes à intégrer le monde du travail et se tournent moins vers une rationalisation et plus vers la méditation ou la philosophie. Mais ils sentent aussi lorsque la prise de décision est effective, après un travail en profondeur sur ce qui a motivé cette décision, qu’ils sont libérés de certaines contraintes, qu’ils deviennent adultes et qu’ils s’enrichissent avant même d’avoir agi ».

Un bémol pour les femmes qui ont longtemps été brimées, empêchées de décider et donc empêchées d’exister dans une société qui les a ignorées, à commencer par le savoir auquel elles n’ont pas eu accès pendant longtemps !

Vicky Sommet

¹Hélène Yverneau :  Coach-Accompagnement au changement-Prise de décision-Développement personnel
yverneauh@gmail.com – Tél : 06 60 04 18 08

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