Le Covid nous a forcés il y a 5 ans, du jour au lendemain, à changer radicalement nos habitudes, contraints à trouver un nouveau cadre, et on a vu qu’on pouvait faire face. Alors, pourquoi ne pas choisir, mais cette fois de façon délibérée, de développer de nouvelles habitudes et de mettre le changement au menu de notre vie pour se sentir mieux ?
C’est parce qu’on ne se lance pas que le changement parait difficile.
Quand est-il temps de changer ?
Certaines routines bien établies ont un pouvoir rassurant, elles offrent un sentiment de stabilité et de sécurité, mais elles peuvent aussi devenir des obstacles lorsque nous voulons changer. Il est important de garder les bonnes habitudes, celles qui nous satisfont (pérenniser les rituels qui s’inscrivent dans le bien-être et la tradition), et de se débarrasser de celles que nous jugeons mauvaises ou qui se révèlent inefficaces. Comment les reconnaître ? Quand on ressent de l’insatisfaction, qu’on a envie d’aller plus vite, que ça démange, qu’on a le sentiment de ne pas être nous-même, qu’on a le désir d’évoluer, la volonté de remettre en question une situation, il est temps de bousculer nos habitudes et de se mettre en route pour la changement.
Notre corps, précieux allié nous transmet bien souvent des informations sur ce qui va et ce qui ne va pas, mais nous ne choisissons pas toujours de l’écouter…
Comment pouvons-nous changer ?
Modifier une habitude, bonne ou mauvaise, est un défi qui demande de l’énergie, de la volonté et surtout de la régularité et de la ténacité. Le cerveau qui a mis en place une routine doit réécrire un programme, instaurer une nouvelle pensée, un nouveau comportement et cela prend un peu de temps. Voici quelques pistes pour nous aider parmi celles abordées par Sophie Muffang dans son livre sorti en début d’année, C’est décidé, je change mes habitudes :
♦ Faire une liste de nos habitudes, celles qui nous procurent du plaisir et celles qui ont pu être bénéfiques à un moment donné, mais ne nous apportent plus de réconfort ou nuisent à notre bien-être.
♦ Identifier nos émotions négatives face au changement.
♦ Faire le deuil de ce qu’on abandonne en chemin, étape incontournable pour aborder le changement de façon positive.
♦ Lister les changements importants auxquels nous avons été confrontés dans notre vie, ce que nous avons réussi à mettre en place et les leçons tirées.
♦ Se débarrasser de ses croyances limitantes (« je suis incapable », « je n’y arriverai pas », « je n’ai jamais de chance », «ça n’arrive qu’à moi », « ce n’est pas juste »…).
♦ S’affranchir de ses drivers, ces messages contraignants hérités de notre enfance, utiles lorsqu’on est enfant, pesants une fois adultes (« sois parfait », « fais plaisir », « sois fort », « dépêche-toi », « fais des efforts »).
♦ Se donner des autorisations.
♦ Booster sa confiance en soi, se faire des compliments, se parler avec bienveillance.
♦ Sourire à la vie (pour communiquer, nouer des liens et c’est bon pour la santé !).
♦ Apprendre à orienter son attention délibérément sur ce qu’on veut réussir.
Vous connaissez l’exercice du rétroviseur ? Revisiter toutes les fois où l’on a réussi des petites choses. Mais aussi décomposer en mini-tâches tout ce qu’on sait faire. Ou bien encore la technique « 54321 go j’y vais ! » ? Une fois en action, on se concentre, on ne réfléchit pas trop et on sort des pensées automatiques.
Experts en changement
Naissance, mariage, maladie, séparation, achat d’une résidence principale, déménagement, confinement, nouvelles fonctions, nous sommes tous des experts du changement que nous ignorons. À nous d’en devenir des acteurs conscients, ce qui demande plus ou moins de temps et d’énergie, mais nous parvenons toujours à trouver en nous les ressources nécessaires pour faire face et rebondir. Dans le cas d’un cancer, par exemple, il y a un cocktail de nouvelles habitudes sociales, alimentaires et sportives à mettre en place qui font partie du processus de guérison. Au lieu de subir les changements, pourquoi ne pas leur donner un air sexy, réfléchir à ce qu’on a soi-même envie de mettre au menu pour s’épanouir dans la transformation. Pour qu’un changement devienne pérenne, l’exposition doit être progressive. « Je crois aux prophéties auto-réalisatrices », dit Sophie Muffang, « Se dire « Je n’y arriverai pas » a de fortes chance de conduire à l’échec. »
Pour changer, il faut la volonté de ne pas être parfait, trouver un début qui ne coûte pas et qui permet de se mettre en chemin avec la technique des PPP, les plus petits pas. Dans « Il faudrait que je fasse du sport », le « il faudrait » est une contrainte qui freine. Dire plutôt« je m’y remettrai bien » ou bien « j’y vais », explique Sophie Muffang.
Le changement n’est pas forcément une fuite, il peut être porteur d’épanouissement. C’est un acte puissant et contagieux, chacun d’entre nous ayant le potentiel d’inspirer les autres par son exemple. « L’embrasser, c’est refuser de laisser le monde changer sans nous ! » nous dit Sophie Muffang qui conclut notre entretien par une devise pour les femmes qui souhaitent changer : « Mieux vaut faire imparfait que parfait pas fait ! » À bon entendeur, salut !
Marie-Hélène Cossé
Entretien avec Sophie Muffang. En qualité de coach, Sophie travaille sur le changement imposé ou souhaité lorsque des habitudes qui ont fonctionné deviennent inopérantes. Dans son livre, elle offre des tuyaux et des outils pouvant être appliqués aussi bien à titre personnel qu’à titre professionnel. C’est décidé je change mes habitudes – 30 clés originales pour casser la routine (ESF Sciences Humaines, 2024).
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Vous désirez en savoir plus ? Sophie Muffang animera pour Mid&Plus une visioconférence sur le thème « Je change mes habitudes – 30 clés originales pour casser la routine » le mardi 11 juin prochain de 18h30 à 20h00 en donnant des pistes et en répondant à toutes les questions que vous vous posez. Pour s’inscrire, c’est ici.
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