Vous êtes créative, frustrée devant l’absence d’offre qui réponde à vos besoins ? Vous vous demandez si votre passion peut devenir un vrai métier ? Il est peut-être temps de créer votre propre entreprise. Sachez qu’il n’est jamais trop tard et que vous pourriez y gagner en surcroît de volonté et d’estime de soi. Chez Les Premières¹ on vous guide, de l’amorçage à la mise en route. On trouve écoute et bienveillance dans cette association où l’accompagnement des femmes se fait sans recherche de profits.
J’y vais ou j’y vais pas ?
C’est la réponse que les femmes viennent chercher en adhérant au réseau des Premières. Comment concrétiser un rêve, démarrer une activité qui aura un impact sur la société. L’étincelle peut jaillir de sa propre expérience ou de l’observation des carences sociétales dont pâtissent les femmes. C’est le cas d’Eva qui souhaite commercialiser avec Ti3RS une application qui permet aux parents séparés dans un contexte de violences conjugales de maintenir une communication sécurisée autour de l’enfant. Ou encore d’Annie-Claude et Nathalie qui, avec En Aparté, proposent aux femmes ayant subi une mastectomie de se réapproprier féminité et confiance dans un spa dédié. Avec 1 200 personnes accompagnées par an, on pourrait multiplier les exemples de ces pépites porteuses de sens.
Est-ce que votre mari est au courant ?
C’est la question que posent les banquiers souvent pétris de préjugés machistes aux entrepreneuses en recherche de financements. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à entreprendre, mais elles disposent d’une base capitalistique plus réduite pour démarrer. On sait qu’il existe de nombreux terreaux d’inégalité financière, à cela s’ajoute leur hésitation à utiliser leurs économies pour un projet personnel au détriment de la famille. Pour pallier cette réticence, la fédération organise des ateliers, « le fric, c’est chic ». Il s’agit de décrisper le rapport à l’argent, pousser à voir plus grand, plus ambitieux. « Il y a un gros travail à faire sur la posture », nous explique Marjolaine Feraille, Déléguée Générale des Premières. « Les femmes ont des idées, sont de bonnes gestionnaires mais elles présentent des projets sous calibrés, en raison d’une aversion au risque. »
Il faut donc apprendre à convaincre (savoir pitcher), à se sentir prête à relever les défis, à foncer, plutôt que d’attendre que toutes les planètes soient alignées pour commencer à agir.
Vous avez dit « petit » ?
Pour se mettre en mouvement, la confiance dans son potentiel, ses compétences, sa capacité à rebondir est essentielle. Chez les Premières, les formations sont conçues pour aider les créatrices dans leur désir entrepreneurial. Start permet de préciser son idée et d’améliorer sa posture d’entrepreneuse. Go propose des aides pour monter en compétence dans tous les domaines de l’entreprise qu’il va falloir maitriser. À ce stade, il faut se sentir bien aligné avec son objectif. Marjolaine souligne cette tendance qu’ont les femmes, lors des formations, à utiliser le mot « petit », tellement révélateur d’un déficit de confiance. Dans les ateliers, ce mot est banni. Ainsi, lors d’un pitch, on ne présente pas un « petit projet », « un petit business plan », « une petite idée », il faut montrer qu’on y croit, qu’on a des atouts, qu’on est légitime. Quand cette posture est acquise, les femmes sont prêtes pour le dernier cycle de formation Play and Boost avec, à ce stade, un coach individuel.
Si les entrepreneuses nécessitent un accompagnement spécifique sur les sujets de confiance en soi et de légitimité, on ne peut que se réjouir de voir le taux de création d’entreprises tendre vers la parité. Alors, à vous de jouer !
Michèle Robach
¹Fédération d’incubateurs qui accompagne les femmes entrepreneurs. Leur site internet.
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