Les benzodiazépines (BZP) sont des produits certes efficaces, mais à prendre avec la plus grande modération. Leur bonne réputation s’est construite face aux barbituriques qui tuent en cas de surdosage. Les BZP ne soignent pas, mais conduisent vite à l’accoutumance et leur sevrage est particulièrement long et éprouvant.
Effets secondaires : les BZP aggravent et multiplient les apnées du sommeil. Leurs complications au pire s’appellent infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, hypertension artérielle, impuissance. Au mieux : épuisement, somnolence de jour, chutes la nuit. Alors, combien de fractures du col du fémur et combien d’accidents de la route ? Et encore : les BZP altèrent la mémoire. Inquiétant : une étude récente* a montré que leur prise favorise le passage en maladie d’Alzheimer. Plus grave encore, un réveil imprévu au pic d’absorption de la BZP met le consommateur sous « influence ». Peuvent alors se commettre des actes délictueux, criminels, sans retenue ni souvenir. Enfin, pour toute personne ayant des troubles du sommeil avec ronflements, pauses respiratoires à reprise suffocante et bruyante, éviter les BZP.
En cas de nécessité, il faut savoir que l’indication fréquente de la notice d’utilisation et de prescription de ce type de médicaments est de ne pas dépasser quatre semaines de prise (un mois) pour les somnifères et de limiter à douze semaines (trois mois) les tranquillisants afin de ne pas risquer la dépendance. Il est avéré que la durée moyenne avoisine aujourd’hui cinq mois…
Ces fameuses benzodiazépines sont constituées de 22 médicaments psychotropes, parmi lesquels les anxiolytiques, les hypnotiques, les antiépileptiques, les myorelaxants. Elles s’appellent Imovane, Havlane, Lexomil, Temesta, Tranxène, Stilnox, Valium, Xanax…
Le professeur Bernard Begaud, professeur de pharmacologie à l’Université de Bordeaux suggère dans son rapport remis en septembre 2013 à Marisol Touraine trois pistes : (1) mieux former nos médecins qui ont trop peu d’heures consacrées à la prescription et mal placées dans leur cursus (un tiers en première année) ; (2) informer la population que ces médicaments ne sont pas anodins ; (3) limiter les remboursements aux bonnes prescriptions.
Au total, en cas d’insomnies, de stress ou d’angoisse ou afin de décrocher des BZP, tournez-vous sans tarder vers des traitements alternatifs de type : acupuncture ou phytothérapie ; développement personnel, relaxation, sophrologie ou yoga pour aider à retrouver le bon équilibre entre corps et esprit ; et encore thérapie cognitivo-comportementale. Certaines mutuelles offrent même des stages pour apprendre à dormir (Mutuelle Malakoff Médéric). Enfin, en cas d’insomnie chronique, bon nombre d’hôpitaux proposent une consultation sommeil dans leur service de neurologie.
Meilleur sommeil… Bzzzz…
*Rapport sur la surveillance et la promotion du bon usage du médicament en France remis au Ministre des Affaires sociales et de la Santé le 16 septembre 2013 par les Professeurs Bernard Begaud et Dominique Costagliola, pharmacologues et épidémiologistes.
La détox, c’est la santé – Dr. Patrick Lemoine – Éd. Robert Laffont.
Le Parisien – Un Français sur trois prend des psychotropes- 20 mai 2014.
Par Doc Eugénie