Quelques mots en apparence bien simples qui posent une question vertigineuse… Qu’est-ce qui m’a bouleversée, marquée, changée ? Quelle rencontre, quel hasard au détour de mon chemin m’ont impactée au point qu’il me semble aujourd’hui avoir aiguillé ma vie en m’y adossant ? L’équipe de Mid&Plus s’est pliée au jeu de la question d’Annick Cojean. Et vous, qu’est-ce qui vous a façonnée ?
♦ Je ne m’étais pas inscrite à ce stage
par Marie-Hélène Cossé
Lorsqu’une collègue de bureau me conseille de m’inscrire au stage de l’Élément Humain de Will Schutz* qui « ne pourra pas te faire de mal », la manager pleine de certitudes que je suis alors est intriguée, voire un peu vexée, avant de se piquer au jeu et d’accepter. Sans dévoiler le contenu des cinq jours passés avec un groupe de huit personnes, hommes et femmes de tous âges, manager, coach ou sans profession, soit en ateliers, soit en écoutant la formatrice, je découvre qui je suis, là tout au fond de moi-même, bien cachés : mes peurs, mes freins, mes mécanismes de défense, ce que je ressens vis-à-vis des autres dans des situations données, ce que ressentent les autres face à moi… Je découvre que l’estime de soi, qui était bien loin finalement de m’être acquise, est un cheminement essentiel dans sa vie professionnelle, mais aussi dans sa vie sociale, de couple et de parents. Comment soutenir les autres si je ne me soutiens pas moi-même ? Sans estime de soi, pas de progression possible pour identifier et panser ses blessures, la colère qui peut être en soi, et commencer à considérer différemment ceux qui vous entourent pour enfin faire la paix avec soi-même, se regarder avec bienveillance, mettre un frein à sa quête de perfection et à l’exigence infinie que nous avons parfois à l’égard de nous-mêmes…
Mes relations professionnelles et personnelles avec les autres ne seront plus jamais les mêmes à l’issue de ce stage et depuis j’OSE. Et vous ?
*RKM Formations Coaching
♦ Je n’avais pas fait cette rencontre
par Michèle Robach
Certaines de mes enseignantes n’ont jamais cessé de m’accompagner. Mais parmi elles, je n’ai jamais oublié une professeure de français dont le nom m’échappe mais pas son visage aux traits doux et bienveillants. Elle n’était pas du genre à nous imposer un enième sujet de rédaction sur le récit de nos vacances ou notre animal préféré. Elle aimait au contraire nous prendre à contre-pied. C’était plutôt : « Vous atterrissez sur une planète inconnue, imaginez une histoire où il sera question de.. » et voir nos réactions circonspectes lorsqu’elle annonçait le sujet. Elle avait le profil de ces professeurs qui nous mettent en mouvement, ouvrent les esprits et abolissent les frontières. J’avais treize ou quatorze ans et je lui dois ma première visite au musée d’art moderne de Paris où elle m’a emmenée avec quelques autres élèves de ma classe. Je me souviens encore de ce sentiment de liberté en prenant le métro en dehors des heures de cours, sans l’autorisation de mes parents et de notre déambulation devant des œuvres abstraites qu’elle nous commentait. Quoi de mieux que cette idée de sortie pour faire grandir la curiosité, la créativité et l’envie d’être ensemble. Elle avait quelque chose d’unique, cette femme transgressive, parachutée dans un lycée de jeunes filles plutôt strict, même si Mai 68 était juste passé par là.
Je me souviens aussi des écarts qu’elle s’autorisait avec le programme et en particulier de sa passion pour l’écrivain et poète Jules Supervielle et de la pièce Antigone¹ qui reste à ce jour l’un des plus beau personnage de la littérature que j’ai jamais croisé. À mes yeux, cette enseignante a dépassé le traditionnel métier de prof et a contribué à me donner le goût de la curiosité et de la culture : domaines de première nécessité !
¹J’ai lu la version de Sophocle, relu plusieurs fois celle d’Anouilh et assisté à plusieurs représentations au théâtre et en particulier, l’une d’entre elle dont je me souviens comme si c’était hier, au Rond Point des Champs Elysées, à l’époque théâtre Renaud- Barrault, en 1982 où la pièce de Sophocle fut magnifiquement adaptée (Antigone, toujours adaptation Pierre Bourgeade d’après Sophocle).
♦ Je n’avais pas entendu parler de Mid&Plus
par Anne-Claire Gagnon
À quel.le inconnu.e dois-je d’avoir reçu Mid&Plus ? Je lui exprime toute ma gratitude, car je l’ai lu et quand je suis revenue de trois journées enthousiasmantes à Bruxelles, autour et avec le Dalaï-lama, sur la thématique du Pouvoir et du soin, j’ai écrit un papier, sans trouver de terre d’accueil et de diffusion. J’ai contacté Marie-Hélène et Christine qui ont accepté de me recevoir, alors que j’étais une inconnue. Et elles ont publié dans leurs colonnes ce premier papier, bilingue, qui m’a littéralement donné le pouvoir d’écrire en dehors de ma zone de confiance. Moi qui ne lisais que des articles scientifiques, depuis que Mid&Plus m’a accueillie dans son équipe chaleureuse, je partage mes enthousiasmes pour des ouvrages de développement personnel, des films. J’ose interviewer des personnalités avec la légitimité que Mid&Plus m’a offerte. Mieux qu’une carte de presse, être une Mid m’a apporté bien Plus ! Car dans les conférences, les impedimenta de la vie, les chutes de vélo, j’ai appris avec bonheur depuis 5 ans, qu’il y avait des pépites à partager, du bout des doigts sur le clavier et que quelques mots pouvaient avoir une portée aussi grande pour vous qui nous faites l’amitié de nous lire que pour moi qui écrit. Des petits mots, qui ouvrent les portes, inspirent, incarnent, témoignent de ce qui fait nos vies, avec une joie intacte à partager avec vous.
Merci Marie-Hèlène et Christine, et à toute l’équipe des Mid.