Jusqu’à la lecture de l’ouvrage de Constance Flamand-Roze, j’avais un regard sceptique sur l’hypnose, l’estimant incompatible avec la pleine conscience. Lire le récit de soignants dont l’hypnose a changé la vie m’a permis d’en faire moi aussi l’expérience, en acceptant le lâcher-prise nécessaire.
« Il faut se sentir en confiance pour se laisser aider. »
Mille et une nuances d’hypnose
Il faut oublier l’hypnose du spectacle, qui des magiciens aux politiciens, des écrans de télévision aux bonimenteurs de marché, vous hypnotisent pour vous rendre prisonnier de leur système. Car ce qui se joue dans la véritable hypnose, choisie, qu’elle soit thérapeutique ou spirituelle, c’est la création d’une alliance thérapeutique « basée sur l’écoute, la congruence, l’empathie et le partage des émotions par la mise en jeu des neurones miroirs. » C’est grâce au premier confinement et à des médecins militaires que Constance Flamand-Roze, orthophoniste et docteure en neurosciences, fait l’expérience de l’utilité de l’hypnose pour les soignants, avec les techniques d’optimisation du potentiel (TOP) qui ont permis à celles et ceux travaillant en réanimation de garder pied, malgré la charge de travail.
« Respire, décontracte tes mâchoires et laisse tomber tes épaules. Le corps se décontracte et l’esprit ne peut que suivre, tout va se calmer rapidement. »
Approuvé et testé par les soignants
Le côté réconfortant des témoignages partagés par Constance Flamand-Roze est de voir que les médecins souhaitent vérifier « que l’hypnose fonctionne sur eux-mêmes. Ce faisant, ils s’informent et se forment. » Souvent cependant, c’est parce qu’ils sont malheureux et souffrent qu’ils viennent chercher un soulagement à leurs douleurs, burnout.
« Si on ne laisse pas son âme respirer, on s’épuise. »
Peut-être qu’une des vertus de la pratique de l’hypnose (comme d’autres médecines intégratives) est d’améliorer la communication entre les patients et les médecins, avec un vrai partage des émotions et des moyens de se libérer durablement de ce qui nous mine les uns et les autres, sans frontière entre celles et ceux qui souffrent et leurs soignants.
Anne-Claire Gagnon
« Quand l’hypnose soigne les médecins » de Constance Flamand-Roze ( éd. Les Arènes, 2022).
