L’alimentation est au coeur de tous les enjeux. Se nourrir est l’acte le plus important du monde. C’est donc une grande responsabilité qui pèse sur les épaules des agriculteurs, seuls capables de sublimer le vivant. Alors qu’ils sont accusés de tous les maux, sans eux, pourtant, la planète mangerait peu ou mal !
Produire est difficile
Le paysan est accusé de tous les maux où qu’il soit, chef d’entreprise ou petit exploitant, au Bénin ou en Inde, en Espagne ou en France, la faute lui incombe, il fait mal son métier ! Le maïs serait une pompe à eau, il faudrait le remplacer par le sorgho, les pommes sont traitées chimiquement, il faudrait généraliser le bio, la consommation de viande ne serait pas bonne pour la santé, le régime végétal sauverait la planète, la liste de leurs méfaits est encore longue. Au-delà de la disparition des oiseaux, de la pollution des campagnes, de la croissance des algues vertes sur nos rivages, le monde agricole est toujours critiqué. Comment faire pour que la nourriture soit saine, sûre, abondante et accessible financièrement ? Sur moins de 5% des superficies cultivées dans le monde, la France ne s’en tire pas si mal parce qu’elle allie quantité et qualité aujourd’hui, mais jusqu’à quand ?
« Les critiques sont incessantes, faisant de l’agriculteur le bouc émissaire de nos peurs. » Sylvie Brunel¹
Un milliard de paysans dans le monde
Confrontés aux périls climatiques, les pays riches ont mis en place des machines plus performantes et des techniques plus avancées pour lutter contre les canicules, les orages violents, le gel, le manque d’eau, l’érosion des sols, la disparition de la biodiversité. N’oublions pas cependant de parler des suicides des fermiers et des exploitations qui ne trouvent pas preneur. Mais heureusement la tendance s’inverserait et les jeunes reviennent au travail de la terre. Si la France compte 1 500 fromages, c’est bien grâce à l’énergie des éleveurs ! Le succès du Salon de l’agriculture le montre assez bien chaque année. On veut savoir d’où vient ce qui remplit nos assiettes. La souveraineté alimentaire de notre pays doit être absolument préservée et encouragée.
« Jamais nous n’avons eu autant besoin des paysans, jamais nous ne les avons autant maltraités. » Sylvie Brunel¹
Les spécialistes envahissent les campagnes
Les viticulteurs, surnommés les vitis, les arboriculteurs ou arbo, les producteurs de culture en raisonné, en bio, en agriculture régénératrice, les apiculteurs, les producteurs de conservation, les cerises ou les amandes menacées de disparition, l’arboriculture fruitière victime d’insectes invasifs comme la punaise diabolique qui porte bien son nom, le docteur en betterave n’est pas encore né ! Le paysan est le chef d’orchestre de cette nature maîtrisée que nous découvrons lors de nos vacances. Nous admirons les violettes du Ventoux, les prairies céréalières du Bassin parisien, les cigales du sud, les vaches blondes dans les prés limousins ou les moutons dans les steppes des Causses. Rien n’est là par hasard !
Si le Var est devenu le Qatar à cause des prix, les domaines bourguignons rachetés par des étrangers, la Bretagne d’où l’on émigrait hier (le syndrome Bécassine) est aujourd’hui fière de sa culture et agriculture celtique !
L’avenir de l’humanité se trouve dans les campagnes du monde. Produire, protéger la nature, les sols, les agriculteurs possèdent toutes les clés du développement durable, reconnaissons leur travail, respectons-les, accompagnons-les.
Vicky Sommet
¹« Nourrir. Cessons de maltraiter ceux qui nous font vivre » de Sylvie Brunel (éditions Buchet-Chastel, 2023).
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