Après avoir exploré la thyroïde, l’insuline, le cortisol et les oestrogènes, nous nous penchons aujourd’hui sur l’outsider du groupe, l’inflammation, dans ce dernier article de notre opus sur les mécanismes hormonaux bloquant le métabolisme et pouvant empêcher de maigrir.
De quoi s’agit il ?
L’inflammation est comme la condition sine qua none pour qu’un dérèglement se mette en place. Pas de déséquilibre hormonal sans un terrain enflammé derrière. À l’origine, l’inflammation est produite par le système immunitaire, c’est un mécanisme de défense contre un agresseur extérieur : écharde, bactérie, virus. Le problème aujourd’hui est l’état d’hyper-inflammation permanente qu’on retrouve chez de nombreuses personnes, et souvent complètement ignoré en tant que tel. Les personnes consultent pour des problèmes digestifs, des douleurs ostéo-articulaires, des problèmes de sommeil, des cystites chroniques… mais ne font pas le lien entre toutes ces pathologies. Elles ont toutes un point commun, l’inflammation de bas grade, qu’on nomme acidose en naturopathie.
Tout démarre dans l’intestin
L’état du système digestif est une sorte de préalable à votre santé globale. Quand l’intestin va, tout va ou presque. J’assimile correctement, mes cellules ont les moyens de fonctionner et j’élimine correctement mes déchets. Lorsque l’intestin est irrité (notamment le grêle, responsable de l’assimilation du bol alimentaire), je vais alors produire des molécules pro inflammatoires qui viennent perturber le métabolisme. Par exemple, l’inflammation a tendance à faire grimper le taux d’insuline, ce qui ne favorise pas la perte de poids comme nous l’avons déjà vu. De même, l’inflammation des parois de l’intestin peut conduire à déclencher des intolérances alimentaires et induire de la prise de poids par réaction inflammatoire. Une flore intestinale mal équilibrée conduit en général à une forte résistance à la perte de poids, notamment pour toute la graisse viscérale et abdominale. Enfin, le tissu adipeux est rempli de globules blancs, ce qui génère davantage d’inflammation lorsqu’il se développe.
Le surpoids est aujourd’hui considéré comme une pathologie d’inflammation majeure chronique
Agir
♦ Commencer par adopter une alimentation anti inflammatoire :
- Dire adieu aux produits industriels transformés : plats préparés bourrés de sucre et de sel, sauces à l’amidon modifié, gâteaux industriels aux sucres raffinés, chocolats d’usines au sirop de blé, confiseries aux couleurs flashy, pizzas surgelées, viennoiseries sous vide à l’huile hydrogénée…
- Éviter les cacahuètes, les noix de cajou, l’huile de palme, l’huile d’arachide, la tomate et le vinaigre.
- Limiter la consommation de yaourts et desserts lactés.
- Diminuer la consommation de blé et de céréales en général.
- Favoriser les légumes frais et locaux, les fruits biologiques de saison, les aliments antioxydants (thé vert, curcuma, myrtille, tout ce qui est cru et coloré), les protéines de qualité, les féculents non céréaliers (patate douce par exemple).
- Augmenter les sources d’oméga 3 : graines de lin, huile de colza, sardines, maquereaux, pourpier, noix.
♦ Si rien n’évolue :
- Envisager une cure de curcuma biodisponible pour faire baisser l’inflammation systémique.
- Donner un coup de pouce au système immunitaire avec l’huile essentielle d’origan et des plantes comme l’Astragale ou la Griffe du Chat.
- Réparer l’intestin avec de la L-Glutamine.
- Vérifier d’éventuelles intolérances alimentaires avec un bilan en laboratoire.
Ces dernières mesures ne s’improvisant pas seule à la maison, demandez conseil auprès d’un naturopathe ou tout autre praticien de santé habilité.
Je vous souhaite un bel été à toutes et aurai plaisir à vous retrouver à la rentrée pour d’autres conseils. Prenez-soin de vous !
Marine Le Gouvello
Naturopathe, diplômée du CENATHO
7, rue de Bellefond, 75009 Paris – tél. 06-61-85-88-22, son site
Auteur de Naturopathie, le guide complet au quotidien (Rustica, février 2018, 224 p., €19,95).