Vaincre le découragement

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Depuis le début du confinement notre tendance à procrastiner augmente, c’est-à-dire la capacité de remettre au lendemain, parce que ce que nous faisons ne nous procure pas de satisfaction immédiate. Une attitude qui appelle réflexion. Nathalie, psychiatre, nous explique le processus en nous aidant à vaincre le découragement.

Ne pas généraliser

« Nous sommes toutes différentes et donc nous réagissons de façon inégale » souligne Nathalie. De son côté, elle a constaté que dans 50 à 60% des cas, ses patients travaillent, produisent et assument bien en ce moment. Les réactions sont saines et vivaces pour ces personnes disséminées dans toute la France, qu’elles soient jeunes ou âgées … Pour ce qui est des autres personnes, les femmes au foyer qui repoussent l’exécution de tâches le font, selon elle, par épuisement, manque d’habitude ou le faisaient également avant le confinement. De manière générale, même si la population est soumise à une situation extrême, elle semble confrontée à ses propres limites ou à des ressources qu’elle trouve souvent en elle de façon exceptionnelle, inédite.

Introduire de l’espace intérieur

« Nous sommes habitués à recueillir une réponse immédiate à nos gestes, nos désirs » indique encore Nathalie. Ne plus acheter, ne plus consommer, ne pas se divertir à l’extérieur est déconcertant. Certaines d’entre nous achètent encore sur Internet, mais les livraisons vont être stoppées… Être seul avec soi-même est rare habituellement. On se demande peu pourquoi on ne fait pas quelque chose ni ce que l’on est. Nos rapports avec nous-mêmes sont restreints. Aujourd’hui il est nécessaire d’introduire de l’espace intérieur pour vivre avec soi-même. Il faudra se confronter à ses propres ressources intérieures avec un confinement de plus en plus rigoureux. Il faudra aussi faire travailler son imagination. Pour certaines ce sera trier et ranger sa maison, pour d’autres faire travailler ses petits-enfants, etc. Et cela demandera plus de concentration.

L’emporter sur le stress

« Pour ne pas se laisser aller au stress, mettre des mots sur sa nature est important et y réfléchir seul ou en groupe est utile » dit Nathalie. Pour ceux qui en génèrent, il n’y a pas de vraie recette. Ne plus rien avoir à faire est déconcertant. Parmi les techniques de médications, on peut observer sa respiration qui doit se faire avec amplitude. Prendre dix minutes chaque jour pour marcher dans un périmètre restreint en prenant les précautions d’usage et en se concentrant sur sa respiration. Se demander ce que l’on aime faire, ce qui est important pour soi, ce qui est accessible actuellement. Il y a plein de propositions sur Internet, jusqu’à des cours de chant qui sont excellent pour la respiration. Se mettre au soleil, écouter le chant des oiseaux, etc. Aller plus loin en se demandant ce qui bloque. La peur de l’inconnu est stressante. Nous pouvons cadrer notre temps avec des petites choses à faire, circonscrire des petites tâches.

Maintenir le lien avec l’extérieur. Mettre tous les moyens que nous avons pour rester en rapport avec les personnes isolées, fixer une heure, voir si elles disposent d’une aide. Voir autour de soi qui a besoin de soins. Faire circuler des listes d’entre aide.

En définitive tout est question de contexte, le même bruit peut être perturbant dans un cas, pas dans d’autres. Donc pour vaincre le découragement, soyons positives ! Faisons jouer imagination, introspection et création.

 Isabelle Brisson

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